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  • © 2020 AFP | Crée le 05.08.2020 à 20h03 | Mis à jour le 05.08.2020 à 20h05
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    Le Premier ministre français Jean Castex à l'Hôtel Matignon à Paris le 3 août 2020 MARTIN BUREAU-AFP

    Jean Castex doit se rendre mercredi matin sur les terres viticoles du Cher pour y annoncer un renforcement des aides financières en faveur d'une filière durement touchée par la crise du coronavirus et dans l'attente d'un geste à l'heure des vendanges.

    Le Premier ministre, accompagné du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, doit d'abord visiter une exploitation bio à Menetou-Salon, au nord-est de Bourges, avant de se rendre à la maison des vins de Sancerre, à la rencontre de professionnels locaux. Il doit s'y exprimer à la mi-journée.

    Alors que le gouvernement, à l'époque dirigé par Edouard Philippe, avait accordé en mai une première enveloppe de 170 millions d'euros au secteur, ses représentants espèrent un coup de pouce supplémentaire.

    "Globalement l'agro-alimentaire a été moins impacté que d'autres par le Covid (...) mais cela cache des différences importantes selon les secteurs", explique Matignon, en soulignant que la viticulture, "dépendante de la restauration" et soumise à une reprise de l'activité touristique "hétérogène", figure parmi les plus touchés.

    Dans le même temps, "il y a eu aussi une contraction assez forte des échanges commerciaux", alors que la France "exporte entre 30 et 40% de sa production", pointe Matignon.

    Au total, les viticulteurs estiment que la crise sanitaire a engendré un manque à gagner d'au moins 1,5 milliard d'euros en raison de la mise à l'arrêt des bars, restaurants, rassemblement festifs et du tourisme.

    Et à la crise du coronavirus s'ajoute l'effet des sanctions américaines prononcées fin 2019 sur les vins de moins de 14 degrés (hors vins à bulles), en représailles à un différend commercial entre Airbus et Boeing.

    "On ne peut pas laisser un secteur économique qui rapporte autant à la balance commerciale française au bord de la route", plaide Jerôme Despey, secrétaire général de la FNSEA et viticulteur dans l'Hérault.

    Selon lui, la filière viticole française a un besoin de doublement des aides accordées jusqu'à présent (européennes et nationales) pour faire face à la crise.

    - "Effort supplémentaire" -

    "Alors que les vendanges commencent déjà dans certaines régions, nous avons estimé les besoins totaux de la filière à plus de 350 millions d'euros pour financer les distillations nécessaires et le stockage privé de vins" a-t-il dit mardi à l'AFP.

    Or, le plan annoncé en mai comprenait 155 millions d'aide à la distillation et 15 millions d'aide au stockage des excédents.

    Le dispositif de distillation, permis par Bruxelles et financé sur fonds européens, subventionne la transformation des vins invendus en alcool qui servira dans la fabrication de bioéthanol, de parfums ou de gel hydroalcoolique.

    L'enveloppe débloquée permet aujourd'hui de transformer environ deux millions d'hectolitres. Les viticulteurs demandent de quoi distiller 3 à 3,5 millions d'hectolitres pour faire de la place pour la prochaine vendange.

    "On est en train de travailler à un effort supplémentaire", avait déclaré la semaine dernière Julien Denormandie, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

    Les représentants des viticulteurs pressent aussi le gouvernement d'élargir le nombre d'entreprises éligibles aux exonérations de cotisations sociales, en leur permettant d'en bénéficier à partir du moment où elles ont perdu au moins 60% de leur chiffre d'affaires pendant le confinement, contre un seuil de 80% actuellement.

    Autre point en ligne de mire: la fin au 1er janvier 2021 du dispositif d'exonérations patronales pour les travailleurs occasionnels, qui bénéficie aux secteurs ayant des besoins extensifs en main d'oeuvre, dont les fruits et légumes et la viticulture.

    Par ailleurs, les brasseurs, également fortement affectés par la fermeture des cafés, hôtels, restaurants et la suppression des concerts et festivals d'été, s'inquiètent de n'avoir "aucune nouvelle" des 4,5 millions d'euros d'aide à leur filière promise par le précédent gouvernement.

    Et dans le secteur du cidre, où la profession espère aussi un plan d'aide rapide, les besoins sont estimés à quelque 22 millions d'euros.

    "J'ose espérer que si le Premier ministre se déplace dans une région viticole c'est pour donner des réponses concrètes", résume M. Despey.

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