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  • © 2020 AFP | Crée le 06.04.2020 à 23h25 | Mis à jour le 06.04.2020 à 23h30
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    "C'est désormais une situation où il n'y aucun gagnant", a déploré l'ancien capitaine de la sélection anglaise Wayne Rooney Adrian DENNIS-AFP/Archives

    En pleine pandémie de coronavirus, la cacophonie règne en Angleterre entre gouvernement, clubs, joueurs et leur syndicat. Critiquée pour son recours aux aides publiques, l'opulente Premier League doit trouver un accord sur des baisses salariales pour sauver la face devant une opinion publique exaspérée.

    "C'est désormais une situation où il n'y aucun gagnant", a déploré dimanche l'ancien capitaine de la sélection anglaise Wayne Rooney dans une tribune publiée par le Sunday Times.

    La situation semble d'autant plus inextricable que le débat a viré aux dialogue de sourds entre ceux choqués de voir des clubs richissimes mettre leur petit personnel au chômage partiel et ceux révoltés que les joueurs n'aient pas encore baissé leurs salaires.

    Les exemples de Tottenham et Liverpool, deux clubs largement bénéficiaires mais qui ont tout de même choisi d'utiliser le programme de sauvegarde de l'emploi du gouvernement, sont mal passés, notamment auprès d'anciennes gloires comme Stan Collymore et Jamie Carragher, d'autant que d'autres clubs aisés, comme Manchester City, ont fait le choix inverse.

    Pendant ce temps, quelques uns des joueurs les mieux payés d'Europe continuent à recevoir leurs salaires hebdomadaires parfois supérieurs à 200.000 GBP (228.000 EUR).

    - Discussions houleuses -

    Lier les deux aspects (aides publiques et salaires des joueurs), comme l'a fait le ministre de la santé Matt Hancock jeudi dernier, a été une erreur, a souligné dès le début le syndicat des footballeurs (PFA).

    Réduire ces salaires mirobolants pour payer les salariés "non-joueurs" revient à faire payer à des employés (les joueurs) les décisions des entreprises que sont les clubs.

    Les discussions sur des baisses ou des reports de salaire - les clubs de Premier League ont évoqué des coupes pouvant aller jusqu'à 30% du montant annuel - doivent pourtant bien reprendre cette semaine. Mais l'accueil très frais réservé par la PFA à cette base de négociation laisse augurer des discussions houleuses.

    Le président du syndicat, Gordon Taylor, a notamment reproché aux clubs le flou de leur proposition sur les modalités de ces baisses et de ces reports décrits comme "conditionnels" par la Premier League, sans plus de précisions. Il attend aussi des clubs qu'ils démontrent que leur situation nécessite vraiment ces concessions.

    "Je pense que si les clubs ne sont pas capables (...) d'expliquer pleinement leur position, ils doivent s'attendre à de la défiance de la part des joueurs", a déclaré dimanche Taylor au Telegraph.

    Les joueurs "veulent la transparence complète. Ils ne sont pas stupides (...) Ils veulent en connaitre les raisons et où va aller l'argent", a-t-il ajouté.

    - "Boucs émissaires" -

    Soucieuse de négocier un accord global afin de défendre au mieux l'intérêt des nombreux footballeurs qui ne font pas partie des "millionnaires" de la Premier League, la PFA a sa part de responsabilité dans le retard pris par le football anglais dans la vague de solidarité affichée par les joueurs des plus grands clubs en Allemagne, en Espagne ou en Italie.

    Mais l'opinion publique britannique, qui aime faire des footballeurs ses "boucs émissaires", pour reprendre une expression utilisée par Rooney, s'impatiente.

    Selon un sondage YouGov publié en fin de semaine dernière, 92% des 2154 personnes interrogées estimaient que les joueurs de l'élite anglaise devaient faire des sacrifices financiers et plus des deux tiers chiffraient même cet effort à 50% ou plus de leur salaire.

    De nombreux joueurs ne sont pourtant pas des sans-cœur.

    Plusieurs initiatives individuelles à destination d'associations ont déjà vu le jour, comme des dons accompagnés parfois de levées de fonds.

    Et bien avant les déclarations du ministre Matt Hancock, les capitaines des 20 équipes de Premier League travaillaient déjà à la constitution d'un fonds d'aide pour aider directement les services de santé britanniques.

    Mais le temps ne joue pas en leur faveur dans cette bataille où les dégâts en termes d'image sont déjà considérables...

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