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  • © 2020 AFP | Crée le 30.04.2020 à 01h16 | Mis à jour le 30.04.2020 à 01h20
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    Une capture d'écran d'une vidéo publiée par la Banque centrale du Liban, montre son chef Riad Salamé s'exprimer lors d'une allocution télévisée, le 29 avril 2020 --Lebanon's Central Bank/AFP

    Critiqué en plein marasme économique au Liban, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a affirmé mercredi que la non-adoption de réformes par les gouvernements successifs était à l'origine de l'aggravation de la crise marquée par un regain de la contestation populaire.

    Depuis 2019, le Liban est confronté à une crise économique aiguë, et la Banque centrale du Liban a été incapable d'enrayer une forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar. Les difficultés économiques ont été l'un des déclencheurs en octobre 2019 d'un soulèvement inédit contre la classe politique accusée de corruption et d'incompétence.

    Les restrictions imposées face au nouveau coronavirus ont accentué la crise. Lundi et mardi et malgré le confinement, les Libanais sont descendus dans la rue, surtout à Tripoli (nord), pour crier leur ras-le-bol face au pouvoir et à la hausse vertigineuse des prix. Les heurts entre manifestants et soldats ont tué un manifestant et blessé 50, selon des secouristes. Quarante militaires ont été blessés selon l'armée.

    Mercredi, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés dans une banlieue de Tripoli, bloquant une avenue pour protester contre des arrestations menées la veille par les forces de l'ordre.

    Depuis plusieurs jours, M. Salamé est critiqué par des hommes politiques mais aussi par le gouvernement pour ses politiques monétaires.

    Lors d'une rare allocution télévisée, il a cherché à se dédouaner, en remettant la balle dans le camp du gouvernement.

    "La Banque centrale finance l'Etat", a souligné M. Salamé, tout comme des institutions internationales ou financières ont apporté des aides, "parce qu'il y avait des promesses de réformes de la part de l'Etat".

    "Ces promesses ne se sont pas concrétisées pour des raisons politiques", a-t-il poursuivi, pointant du doigt les crises à répétition, avec des vacances à la présidence ou au gouvernement qui ont duré plusieurs années parfois.

    "Je ne sais pas s'il y avait vraiment une volonté de réformes, mais je sais que la Banque centrale les a toujours réclamées", a-t-il martelé.

    - "Tromper l'opinion publique" -

    Au Liban, environ 45% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, selon des estimations officielles.

    La crise, la pire de l'histoire du pays depuis la guerre civile (1975-1990), s'est amplifiée avec les mesures adoptées pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, qui ont mis à l'arrêt l'économie, avec la fermeture des commerces et des restaurants par exemple.

    Les autorités ont officiellement recensé 721 patients atteints de la maladie covid-19, dont 24 décès.

    Le gouvernement planche sur un plan de relance économique qui pourrait être finalisé mercredi en vue de son adoption prochaine, selon une source gouvernementale.

    Le Premier ministre Hassan Diab avait critiqué la semaine dernière la performance de la Banque centrale, annonçant un audit des finances de l'institution.

    "A la Banque du Liban il n'y a pas d'informations tues, et dire le contraire c'est avoir pour but de tromper l'opinion publique", a réagi M. Salamé.

    Il a assuré que les réserves en devises étrangères de l'institution s'élevaient à un peu plus de 20 milliards de dollars.

    Son institution n'a pas réussi à enrayer la dépréciation de la livre libanaise dans les bureaux de change, où la monnaie locale a dépassé le seuil des 4.000 livres pour un dollar, tandis que le taux officiel de 1.507 livres est resté inchangé.

    La livre libanaise est indexée sur le dollar depuis 1997.

    - Pas de "haircut" -

    Ces derniers jours, plusieurs banques ont été incendiées ou saccagées, notamment à Tripoli.

    Depuis octobre 2019, les banques, accusées par la rue de complicité avec le pouvoir politique, sont dans le viseur des contestataires.

    Elles ont imposé des restrictions draconiennes sur les retraits en dollars avant de les arrêter complètement en mars, et d'interdire les virements à l'étranger.

    Ces derniers mois, les craintes d'un haircut, mesure financière consistant à ponctionner une partie des dépôts des clients, se sont ravivées.

    "Le haircut n'est absolument pas nécessaire, et il n'y a aucune raison de l'adopter", a assuré M. Salamé.

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