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  • © 2019 AFP | Crée le 16.10.2019 à 04h42 | Mis à jour le 16.10.2019 à 04h45
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    Des milliers de pompiers professionnels défilent à Paris pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance de leur profession, le 15 octobre 2019 --AFP

    Des milliers de pompiers professionnels "en colère" ont défilé mardi après-midi à Paris pour dénoncer le manque d'effectifs et de reconnaissance de leur profession, lors d'une manifestation nationale qui s'est conclue par des échauffourées avec les forces de l'ordre.

    La marche a réuni entre 7.000 à 10.000 personnes, selon les neuf syndicats de la profession qui avaient tous appelé à la mobilisation.

    Quelques tensions ont émaillé la manifestation, notamment après l'arrivée du cortège place de la Nation, où les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogènes et de lanceurs d'eau pour disperser les manifestants, selon un journaliste de l'AFP. Certains sont descendus sur le périphérique parisien à hauteur de la Porte de Vincennes, où ils ont brièvement perturbé la circulation.

    Plusieurs dizaines d'autres pompiers se sont également rassemblés devant l'Assemblée nationale, où ils ont été dispersés en fin de journée après plusieurs heures de face-à-face tendu avec les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

    La préfecture de police a dénoncé "l'irresponsabilité de certains manifestants" qui ont maintenu des actions "en dépit des ordres de dispersion". Trois membres des forces de l'ordre ont été blessés et six manifestants interpellés pour violences ou jets de projectiles, selon la PP.

    Au son des sifflets et des sirènes, vêtus de leurs tenues bleu marine à bandes jaunes fluorescentes, les pompiers professionnels -- qui représentent 16% des 247.000 pompiers en France (les autres étant volontaires) -- ont défilé en brandissant notamment des pancartes clamant "Faire plus avec moins, bienvenue chez les pompiers" ou "Stop au mépris du politique".

    Ils ont reçu le renfort d'infirmiers et infirmières, de médecins hospitaliers et d'employés du Samu, qui dénoncent eux aussi les manques d'effectifs dans leurs services "débordés". Des "gilets jaunes" ont également fraternisé avec des pompiers, entonnant notamment leur habituel refrain "On est là" avant le départ de la place de la République.

    Cette manifestation s'inscrit dans un mouvement de grève entamé en juin, très suivi selon les syndicats même s'il n'a pas entraîné de perturbations majeures, les pompiers étant astreints à un service minimum.

    - "On ne va plus y arriver" -

    Les organisations dénoncent notamment l'augmentation constante du nombre d'interventions, notamment pour des missions d'assistance médico-sociale (carences ambulancières, assistance de personnes âgées...) qui ont explosé ces dernières années alors qu'elles ne font initialement pas partie de leur coeur de métier, l'urgence.

    "Il y a une baisse des effectifs préoccupante alors qu'on est débordés par le nombre d'interventions. On nous demande tout, y compris de remplacer des ambulances. À un moment donné, on ne va plus y arriver", a expliqué à l'AFP Mathias Gosse, 53 ans, pompier à Grasse (Alpes-Maritimes) "monté" mardi à Paris.

    "Et en plus, on menace notre régime de retraite qui nous permet de partir à 57 ans (avec 42 annuités, ndlr)", ajoute-t-il.

    Les syndicats réclament également une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes, ainsi qu'une meilleure protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque année.

    "La population ne se rend pas toujours compte de nos difficultés. La baisse des effectifs fait qu'il y a moins de formations, de compétences. Mais on n'a aucune réponse, le ministère de l'Intérieur et les collectivités locales (qui financent les SDIS et payent les pompiers, ndlr) se renvoient la balle", a déploré Nathalie Kaszubiak, secrétaire générale du syndicat FO des personnels administratifs des SDIS (Services d'incendie et de secours).

    Interrogé lors de la séance de questions au gouvernement, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a assuré que les problèmes des sapeurs-pompiers étaient pris à "bras-le-corps" par le gouvernement, et annoncé l'expérimentation d'un "numéro unique" d'urgence -le 112- qui permettrait de mieux orienter les appels.

    Une délégation syndicale a également été reçue cet après-midi au ministère de l'Intérieur.

    Plusieurs élus sont par ailleurs sortis soutenir les manifestants présents devant l'Assemblée, parmi lesquels notamment la présidente du RN et députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen et le député LFI Eric Coquerel.

    emd-sva-kap-al/jt/cbn

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