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  • © 2019 AFP | Crée le 22.03.2019 à 08h07 | Mis à jour le 22.03.2019 à 08h10
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    Des ambulances transportent corps et blessés après le naufrage d'un bac sur le Tigre à Mossoul, dans le nord de I'Irak, le 21 mars 2019 Waleed AL-KHALED-AFP

    Près de 100 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri jeudi dans un naufrage sur le Tigre à Mossoul, en pleine célébration du Nouvel An kurde et de la Fête des Mères, l'accident le plus meurtrier en Irak ces dernières années.

    Un deuil national de trois jours a été décrété par le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, qui s'est rendu sur le lieu de l'accident et à la morgue où ont été transportés les corps. L'ONU a déploré "une terrible tragédie".

    Le bilan n'a cessé de s'alourdir au fil des heures. Selon le ministère de l'Intérieur, 94 personnes ont péri dans le naufrage. Parmi elles 61 femmes, a indiqué le Premier ministre. Les autorités ont fait état de la noyade de 19 enfants et de 55 passagers secourus.

    Ce naufrage meurtrier a provoqué un vif émoi dans cette ville du nord de l'Irak déjà meurtrie par trois années (2014 à 2017) passées sous la férule des jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Les familles mossouliotes n'ont recommencé que depuis peu à sortir sur les rives du fleuve.

    Si les guerres à répétition et les attaques jihadistes ont fait des centaines de milliers de victimes ces dernières années en Irak, des accidents de ce type sont rares.

    La journée marquant à la fois le Nouvel An kurde, Norouz, la Fête des Mères et l'arrivée du printemps, avait commencé dans la gaieté.

    Les victimes avaient embarqué à bord d'un bac pour traverser le fleuve en direction de parcs aménagés où les familles piquent-niquent traditionnellement pour Norouz, jour férié en Irak. Mais leur embarcation s'est retournée et a sombré dans les flots, avant d'atteindre le complexe touristique où ils se rendaient.

    - "Trop de passagers" -

    "C'est une catastrophe", confie à l'AFP un jeune rescapé après être parvenu à rejoindre la rive. "Il y avait énormément de monde sur le bateau, surtout des femmes et des enfants".

    L'accident résulte de la conjonction entre la surcharge du bateau et le haut niveau de l'eau, a expliqué un responsable des services de sécurité à Mossoul.

    Ce bateau "a fait naufrage car il y avait trop de passagers à bord, plus d'une centaine", a-t-il dit à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

    Après d'importantes pluies ces derniers jours, les autorités avaient par ailleurs ouvert des écluses pour alléger la pression au niveau du grand barrage de Mossoul. Elles avaient prévenu le public que les rives du Tigre seraient plus dangereuses avec un niveau de l'eau plus élevé.

    Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, le courant semble fort et le niveau de l'eau plus élevé qu'à l'habitude sur ce fleuve qui coupe la ville en deux. Les images montrent des dizaines de personnes flottant ou tentant de surnager autour d'un bac en partie englouti sous les eaux.

    - Recherches et enquête -

    La justice a annoncé avoir ordonné l'arrestation de neuf responsables de la gestion du bac et délivré des mandats d'arrêt contre les propriétaires du bateau et du complexe touristique.

    M. Abdel Mahdi avait réclamé plus tôt "un rapport d'enquête sous 24 heures pour déterminer les responsabilités".

    Alors que des corps ont été retrouvés parfois à une trentaine de kilomètres de Mossoul en raison du courant, les opérations de recherches se poursuivent.

    Des ambulances et des véhicules de la police font le va-et-vient pour transporter corps et blessés vers les hôpitaux de la ville.

    L'infrastructure hospitalière a été largement détruite durant les combats contre l'EI et seuls quelques départements et blocs opératoires fonctionnent.

    A la morgue, des photos des victimes sont affichées sur les murs d'enceinte, pour beaucoup celles de femmes et d'enfants, afin que les familles puissent les identifier, selon un journaliste de l'AFP sur place. Mais la foule est tellement compacte que les proches peinent à approcher des clichés.

    La Fédération irakienne de football qui accueille un tournoi amical avec la Syrie et la Jordanie a déjà annoncé qu'une minute de silence serait tenue lors des matches à venir à la mémoire des victimes du bac de Mossoul.

    Plusieurs dirigeants politiques ont dénoncé l'absence de surveillance des équipements de loisirs vétustes. En Irak, la déliquescence des services publics suscite régulièrement la colère de la population.

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