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  • © 2020 AFP | Crée le 10.09.2020 à 23h47 | Mis à jour le 10.09.2020 à 23h50
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    Enorme incendie au port de Beyrouth le 10 septembre 2020, cinq semaines après la gigantesque explosion meurtrière ANWAR AMRO-AFP

    Un énorme incendie s'est déclaré jeudi au port de Beyrouth, provoquant la panique parmi des Libanais encore sous le choc de l'explosion meurtrière et dévastatrice qui a traumatisé la capitale il y a cinq semaines.

    D'épaisses colonnes de fumée noire étaient visibles depuis plusieurs quartiers de la capitale. L'incendie a touché "un entrepôt où sont stockés des bidons d'huile et des roues de voiture dans la zone franche du port de Beyrouth", a indiqué l'armée libanaise dans un communiqué.

    Les équipes de la défense civile et des hélicoptères de l'armée libanaise tentent d'éteindre l'incendie, selon un correspondant de l'AFP. Les forces de sécurité ont fermé à la circulation les routes près du port.

    L'incident de jeudi est venu rappeler aux Libanais la funeste journée du 4 août, quand une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée dans un entrepôt du port a explosé.

    Le drame, la tragédie de trop pour des Libanais déjà mis à genoux par une grave crise économique, a fait au moins 190 morts et plus de 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de Beyrouth.

    "On était en train de travailler, et soudain il y a eu des cris, pour nous dire de sortir", raconte Haitham, un des employés de l'entrepôt touché par l'incendie de jeudi.

    "Il y avait des travaux de soudure en cours, puis les flammes se sont déclarées, on ne sait pas ce qui s'est passé", ajoute-t-il.

    Sur les réseaux sociaux, des internautes ont publié jeudi plusieurs vidéos montrant une grosse boule de feu dans le port, provoquant l'épaisse fumée noire.

    "Nous ne pouvons pas gérer un nouveau traumatisme", a réagi sur Twitter une internaute.

    La croix-rouge libanaise a fait état d'une personne blessée par suffocation.

    - Chaleur ou "erreur" -

    Le directeur par intérim du Port, Bassem al-Kaissi, a indiqué à la télévision locale LBC que l'incendie s'était déclaré dans un bâtiment où étaient stockés de l'huile de cuisson et des pneus en caoutchouc.

    "C'est soit à cause de la chaleur soit une erreur, il est encore tôt pour le savoir", a affirmé M. Kaissi.

    L'incident de jeudi est le deuxième en moins d'une semaine dans le port. L'armée avait rapporté mardi un incendie qui avait touché des déchets, des morceaux de bois et des pneus.

    "Où vivons-nous? C'est le théâtre d'un crime qui a eu lieu il y a un mois! Où est la justice? Où est l'Etat?", s'est indigné Omar Nachaba, chercheur en criminologie et défenseure des droits humains, de nombreux internautes craignant une enquête bâclée par les autorités sur l'explosion du 4 août.

    Le drame avait été provoqué par une importante quantité de nitrate d'ammonium stockée depuis plus de six ans "sans mesures de précaution", de l'aveu même des autorités. Quelque 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium avaient été initialement stockées.

    Les principaux dirigeants de l'Etat, en premier lieu le président Michel Aoun et le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab, avaient été avertis des dangers que représentait cette cargaison. Face à l'indignation populaire, les dirigeants se sont rejeté la responsabilité.

    L'explosion est venu attiser la colère de la population pour qui ce drame constitue une nouvelle preuve de l'incurie de la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence.

    C'est dans ce contexte que l'armée avait annoncé, près d'un mois après l'explosion, avoir retrouvé 4,35 tonnes de nitrate d'ammonium stockées dans des conteneurs à l'une des entrées du port. La justice a annoncé mercredi des poursuites contre trois employés des douanes, actuels ou à la retraite, notamment pour "manquement délibéré".

    Au total, près de 25 personnes ont été arrêtées après le drame du 4 août, parmi lesquelles des hauts dirigeants de l'administration et de la sécurité du port.

    Jeudi, selon une source judiciaire, le ministre du Transport et des Travaux publics, Michel Najjar, et le chef de la Sûreté d'Etat, Tony Saliba, ont été entendus comme témoin par le juge d'instruction Fadi Sawan, chargé de l'enquête.

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