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  • © 2017 AFP | Crée le 15.02.2017 à 06h47 | Mis à jour le 15.02.2017 à 06h50
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    Ségolène Royal présente plusieurs initiatives pour éliminer peu à peu les produits nocifs pour les écosystèmes et la santé publique REMY GABALDA-AFP/Archives

    Restrictions sur le Bisphénol A, les néonicotinoïdes, les épandages, information du public: la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, renforce l'arsenal contre l'usage des produits chimiques, avec plusieurs initiatives présentées mardi pour éliminer peu à peu ces produits.

    Avec la campagne "Zéro pesticide: c'est mille fois mieux pour ma santé et pour notre planète", la ministre espère élargir "la prise de conscience" déjà existante.

    En 2015, l'utilisation de pesticides pour des usages non agricoles a enregistré une baisse de 14%, a rappelé Mme Royal lors d'une présentation au ministère.

    Ce mouvement devrait s'accélérer, la loi obligeant depuis le 1er janvier les collectivités, l'Etat et les établissements publics à ne plus utiliser de produits chimiques pour entretenir les espaces verts et la voirie.

    Des centaines de communes ont déjà pris les devants et utilisent par exemple des techniques de désherbage sans produits chimiques. D'autres ont amorcé un virage, via la formation, la communication avec les citoyens et l'aide des agences de l'eau.

    "Nous avons décidé de faire différemment et nous avons arrêté de sulfater des produits mortifères depuis 2014", a témoigné Jean-Michel Teulière, maire de Saint-Bonnet-les-Tours (Corrèze), "une commune de 39 habitants, dont un tiers sont des agriculteurs traditionnels".

    "Oui, il faut aller vers un jardinage plus naturel", a indiqué à l'AFP Jacques My, directeur général de l'Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics (fabricants et distributeurs), mais il regrette que cela se fasse trop vite, "sans attendre d'avoir des alternatives".

    Pour les particuliers, l'accès aux pesticides se complique : depuis le début de l'année, ils ne sont plus en accès libre. Pour acheter par exemple du Roundup, l'herbicide le plus répandu, il faut demander à un vendeur.

    Un pas supplémentaire sera franchi en 2019, la loi sur la transition énergétique prévoyant une interdiction totale des pesticides pour le grand public, qui devra se tourner vers des techniques manuelles et des produits autorisés en agriculture biologique.

    - Respecter la science -

    Mais 90% des pesticides étant utilisés dans l'agriculture, des progrès dans ce secteur sont absolument nécessaires. Ces dernières années, ils n'ont pas été au rendez-vous, malgré les plans Ecophyto.

    2015 a toutefois vu une baisse des traitements chimiques de 2,7%, qui doit se poursuivre pour atteindre l'objectif d'une réduction de 50% d'ici 2025 par rapport à 2008.

    Mme Royal a annoncé mardi une expérimentation avec quatre coopératives, avec des conseillers indépendants des fabricants de pesticides pour conseiller les agriculteurs. Une initiative saluée par la Fondation Hulot, pour laquelle la séparation de la vente et du conseil constituent un "levier essentiel de la réduction de l’usage des pesticides".

    La ministre a aussi annoncé la mise en consultation ce mardi du décret sur l'interdiction des néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles, à partir du 1er septembre 2018.

    Les dérogations, possibles jusqu'en 2020, seront octroyées au cas par cas, "pour une culture spécifique et lorsqu'il n'y aura vraiment aucune alternative à court terme", a précisé à l'AFP Marc Mortureux, directeur général de la prévention des risques.

    Concernant les épandages, Ségolène Royal a assuré que le prochain arrêté comprendrait une distance minimale à respecter avec les riverains, à la grande satisfaction des ONG.

    Deux nouveaux arrêtés sont en préparation: l'un sur l'interdiction du Bisphénol A dans les jouets et l'autre sur l'obligation de mentionner la présence de nanoparticules dans les produits de consommation.

    Comme pour le Bisphénol A dans les contenants alimentaires, la France devance l'Europe et espère rallier d'autres pays.

    Pour la définition des perturbateurs endocriniens, attendue depuis fin 2013 et objet d'un bras de fer l'an dernier à la Commission européenne, une nouvelle réunion est prévue dès le 28 février.

    "Nous espérons que la science sera respectée à Bruxelles", a déclaré René Slama, chercheur à l'Inserm et coordinateur de la recherche sur ces substances. Denis Voisin, de la Fondation Hulot, espère, lui, un vote "sans compromission face aux lobbies".

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