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  • © 2020 AFP | Crée le 12.06.2020 à 05h54 | Mis à jour le 12.06.2020 à 05h55
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    Christophe Castaner, le 10 juin 2020 à L'Elysée Ludovic MARIN-POOL/AFP

    Christophe Castaner a tenté jeudi de désamorcer la colère des policiers, sans y parvenir au regard des premières réactions virulentes à ses entretiens avec les syndicats de police, dans un contexte de relance des manifestations contre les violences policières et d'accusations de racisme.

    "Les flics de France ne considèrent plus Christophe Castaner comme le supposé premier flic de France. Il nous a lâchés lundi, nous a jetés en pâture lundi. A lui de regravir l'Everest de la confiance", a tonné Yves Lefebvre, secrétaire général de Unité SGP Police, qui a appelé ses collègues "à ne plus interpeller, à ne plus intervenir".

    A l'appel du syndicat, des rassemblements ont eu lieu en fin d'après-midi dans plusieurs villes, notamment à Saint-Etienne, Bobigny, Toulouse ou encore Lille où sous la pluie, une centaine de policiers vêtus de leur uniforme, et portant un masque, ont notamment crié "Castaner démission" avant d'entonner la Marseillaise. A chaque fois, les policiers ont symboliquement déposé à terre leurs menottes.

    "Depuis quelques jours j'ai l'impression qu'on est la police de Vichy, c'est écoeurant, démotivant", déplore un policier toulousain, sous couvert d'anonymat.

    Deuxième syndicat à être reçu, Alliance a également menacé d'actions revendicatives dans les prochains jours.

    "Un ministre de l'Intérieur doit être derrière ses policiers", a souligné Fabien Vanhemelryck, secrétaire général. "Le ministre est en dehors des clous mais le président de la République l'est tout autant."

    Christophe Castaner a également reçu l'Unsa-police jeudi, avant de rencontrer les officiers et les commissaires, vendredi.

    Si selon Unité-SGP, Christophe Castaner a concédé une "erreur" en évoquant lundi l'hypothèse d'une suspension d'un agent en cas de "suspicion avérée" de racisme, les causes du courroux sont plus larges: l'interdiction de recourir à la "clé d'étranglement" comme technique d'interpellation, ce qui équivaut, selon les syndicats, à les laisser sans moyen pour arrêter des personnes violentes, ainsi que la "tolérance zéro" pour les faits de racisme dans la police, vue comme une accusation générale.

    Mais aussi, le contexte, celui de la mort de George Floyd aux Etats-Unis sous le genou d'un policier, qui a ravivé en France les accusations de violences policières et de racisme. Accusations emmenées par le comité Adama Traoré du nom d'un jeune homme noir décédé en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes.

    Frappé par la mobilisation importante - 20.000 personnes, selon la préfecture de police de Paris, le 2 juin devant le Palais de justice - l'exécutif a tenté de calmer les tensions, le président Emmanuel Macron demandant à Christophe Castaner d'agir. Ce qui fut fait lundi.

    Mais, avant même le début des rencontres avec les syndicats, la tâche du ministre de l'Intérieur s'est avérée difficile au regard de l'unanimité de leurs réactions négatives, des gardiens de la paix aux commissaires.

    A tel point que le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, et le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ont écrit chacun de leur côté à leurs troupes respectives pour les assurer de leur soutien et de leur confiance.

    - "Ne doutez pas" -

    "Dans cette période si particulière où les mises en cause de notre action sont permanentes et de plus en plus agressives, je veux vous dire qu'il ne faut pas douter", a écrit mercredi le préfet de police.

    "Face aux confusions et aux amalgames entretenus par une minorité, je partage avec vous le sentiment d'une profonde injustice", a écrit jeudi le DGPN.

    La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a appelé sur France Info, les forces de l'ordre, à ne pas "être dans l'émotion". "Nous avons une totale confiance dans les forces de l'ordre, mais aussi une grande exigence à leur égard", a souligné Mme Ndiaye.

    Mercredi, les syndicats avaient déjà tiré la sonnette d'alarme auprès de Frédéric Veaux, lui faisant part, qui de "l'écoeurement", qui du "sentiment d'abandon" des policiers après les déclarations du ministre.

    Pour Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergies Officiers (CFE-CGC), c'était "comme si on nous avait mis un coup de poing au foie".

    "Les commissaires sont très remontés, ils ont l'impression d'être lâchés et désavoués", a relevé mercredi David le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de police (SCPN-Unsa).

    Quant à l'hypothèse évoquée par certains de généraliser l'utilisation du pistolet à induction électrique (PIE), elle est loin de faire l'unanimité. Le rapport 2019 de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) mentionne l'implication du PIE dans un décès.

    sm-grd-kap-bur/epe/cbn

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