L’homme de 56 ans a été condamné ce mardi matin à une peine de cinq années dont quatre avec sursis par le tribunal correctionnel. Les juges ont ordonné le mandat de dépôt à l’encontre du prévenu, ce qu’il signifie qu’il a été envoyé directement en prison à l’issue du procès pour purger une année ferme.
Soutenu par une centaine de personnes, familles, amis, coutumiers de Canala ou simple Calédoniens venus manifester leur colère contre l’insécurité, cet habitant de Nakéty a expliqué avoir été « excédé » par le gymkhana des voitures volées devant son habitation depuis des années. Ce matin du 3 mars 2018, le père de famille, employé à la mine, a chargé son fusil et tiré, à une distance de cinq mètres, sur la voiture.
Une des balles a perforé l'habitacle de la voiture puis les deux jambes du conducteur, un jeune de 17 ans bien connu de la justice, avant de se loger dans son bras.
« La victime est toujours hospitalisée. Il ne peut pas marcher ni utiliser son bras » a décrit Me Martin Calmet l’avocat de la victime.
« On le sait que ce jeune pique des voitures, mais vous n’aviez pas à faire ça. On ne peut pas admettre votre geste. Vous auriez pu le tuer " a déclaré la présidente du tribunal.
Le conseil du prévenu a tenté par tous les moyens de lui faire éviter la détention. « Il n’a rien à faire au camp est. Ce geste est grave mais il peut s’expliquer, il peut se comprendre », a plaidé Me Denis Milliard.
À la suite de la décision du tribunal d’envoyer le tireur en prison, les manifestants ont réfléchi à plusieurs actions : bloquer le fourgon de police au palais de justice, bloquer les grilles du Camp Est, le haussariat ou les mines. Rien n’a encore été acté mais des actions sont attendues dès demain mercredi.