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  • © 2017 AFP | Crée le 25.01.2017 à 00h02 | Mis à jour le 25.01.2017 à 00h05
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    La cour d'appel de Paris, le 24 janvier 2017 Christophe ARCHAMBAULT-AFP

    Le troisième procès de l'explosion du complexe chimique AZF, qui a tué 31 personnes et en a blessé 8.000 autres à Toulouse en 2001, s'est ouvert mardi devant la cour d'appel de Paris.

    L'ancien directeur de l'usine Serge Biechlin (72 ans) et la société Grande Paroisse (filiale de Total), sont jugés, entres autres chefs, pour "homicides involontaires".

    L'homme risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement, l'entreprise jusqu'à 225.000 euros d'amende.

    Mais pour les victimes, dont une quinzaine ont manifesté devant le Palais de justice de Paris avant l'audience, la justice se trompe de cible puisque ni Total, ni son PDG de l'époque, Thierry Desmarest, ne sont poursuivis.

    La multinationale, qui a versé quelque 2,5 milliards d'euros de réparations, et son ancien patron sont visés par une "citation directe": certaines parties civiles demandent à la cour d'appel de les juger malgré tout.

    Lors des précédents procès, ces "citations directes" avaient échoué.

    "Biechlin est un lampiste. C'est Total qui est coupable", tempête Marie Humbert, derrière une banderole "AZF-Total responsable". "TOTAL-ement méprisés", peut-on lire sur des T-Shirts de manifestants.

    Le 21 septembre 2001, Marie Humbert travaillait dans une Maison des jeunes et de la culture, qui a été soufflée par l'explosion de l'usine chimique distante de 200 mètres. Elle a perdu toute audition de l'oreille gauche.

    "Total, ils sont chez eux, près de leur tour à la Défense, nous on se tape les kilomètres. On n'a qu'une vie, eux ils ont déjà vu passer trois PDG, ils ont le temps", proteste-t-elle.

    La délocalisation du procès à Paris a été mal vécue par les Toulousains, encore très ébranlés quinze ans après, en dépit des retransmissions en direct des audiences organisées dans la ville.

    Une trentaine de victimes ont manifesté mardi devant le palais des Congrès de la Ville rose pour dénoncer leur "mise à l'écart", brandissant des banderoles "Nouveau procès AZF à Paris: sinistrés TOTALement bâillonnés" ou "AZF: pas d'impunité pour les crimes industriels".

    Un tribunal correctionnel avait relaxé Serge Biechlin et la société Grande Paroisse en 2009, puis une cour d'appel les avait au contraire lourdement condamnés en 2012, avant que cette dernière décision ne soit annulée, rendant nécessaire l'organisation d'un troisième procès-fleuve.

    Les audiences doivent durer quatre mois, avec 187 témoins et près de 2.700 parties civiles.

    La défense plaidera le doute sur les causes de l'explosion, en avançant par exemple la piste terroriste. Les victimes, elles, veulent que la justice valide une bonne fois pour toutes le scénario d'un accident industriel rendu possible par une gestion défaillante du site.

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