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  • © 2019 AFP | Crée le 24.03.2019 à 14h02 | Mis à jour le 24.03.2019 à 14h05
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    Une Thaïlandaise dépose son bulletin de vote dans une urne à Bangkok le 24 mars 2019 Lillian SUWANRUMPHA -AFP

    Les Thaïlandais votent dimanche pour les élections législatives, les premières depuis le coup d'Etat de 2014, un test pour les généraux qui entendent bien conserver le pouvoir mais pourraient pâtir d'une forte mobilisation électorale.

    Depuis des années, la Thaïlande est profondément divisée entre des factions favorables à la famille influente des Shinawatra (les "Rouges") et une élite conservatrice alignée sur l'armée (les "Jaunes") qui se présente comme un gage de stabilité et de protection de la monarchie. Mais les lignes sont plus incertaines lors de ce scrutin.

    Les sept millions de nouveaux électeurs appelés à voter ont entre 18 et 25 ans et de nouveaux partis, comme le mouvement Future Forward ("En avant l'avenir") du milliardaire Thanathorn Juangroongruangkit, pourraient en effet tirer leur épingle du jeu.

    Au total, 51 millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes de 08H00 à 17H00 (01H00 à 10H00 GMT) et les résultats préliminaires sont attendus dans la soirée. Les "92.320 bureaux de vote" ont ouvert dans le royaume, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Commission électorale, Jarungvich Phumma.

    Samedi soir, le roi de Thaïlande, Maha Vajiralongkorn, dont les interventions publiques sont rarissimes, a appelé à "soutenir les bonnes personnes" pour "empêcher de semer le chaos". Il reprenait des termes employés en 1969 par son père Bhumibol Adulyadej, adoré des Thaïlandais et décédé en 2016.

    Le message de Maha Vajiralongkorn, dont l’influence dans le royaume va bien au-delà de son statut de monarque constitutionnel, a été diffusé par les chaînes de télévision quelques instants avant l’ouverture des bureaux de vote.

    "Depuis cinq ans, nous n'avons pas eu la possibilité de décider par nous-mêmes (...). Ce moment est très important pour notre pays", relève Wasa Anupant, un médecin de 28 ans.

    Le scrutin met aux prises ceux qui soutiennent la junte et ceux qui réclament davantage de démocratie.

    Mais de nouvelles règles électorales limitent les chances de voir un seul parti acquérir à lui seul une majorité parlementaire confortable, d'après des observateurs qui craignent "une impasse" politique.

    - Sénat contrôlé par l'armée -

    Les généraux espèrent conserver le pouvoir, mais la forte participation attendue, notamment parmi sept millions de nouveaux électeurs, pourrait permettre la percée de partis d'opposition pro-démocratiques.

    Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte, s’est aménagé un avantage confortable avec une nouvelle Constitution, adoptée en 2016, qui donne à l'armée le pouvoir de nommer les 250 membres du Sénat.

    Il suffit donc au Phalang Pracharat, le parti des militaires, d’obtenir 126 sièges sur les 500 que compte la Chambre des représentants pour garder le contrôle du pays.

    Les autres mouvements politiques, au premier rang desquels le principal parti d'opposition le Pheu Thai, devront quant à eux gagner 376 sièges pour pouvoir former un gouvernement.

    "Tous ceux qui veulent la démocratie doivent se rendre aux urnes pour que (le vote) soit transparent et pour aider au développement du pays", a déclaré Prayut Chan-O-Cha après avoir déposé son bulletin dans l'urne.

    Le Pheu Thai, parti proche des anciennes "Chemises rouges", et les autres mouvements alliés à la famille des Shinawatra, devraient encore bénéficier d'une large adhésion dans les régions rurales et pauvres peuplées du nord et du nord-est.

    Ils ont remporté toutes les élections depuis 2001, mais ils ont perdu leurs figures emblématiques: Thaksin Shinawatra a été renversé en 2006 et s'est exilé deux ans plus tard, tout comme sa soeur Yingluck évincée en 2014.

    Autre coup dur pour le milliardaire, le Thai Raksat Chart, un des mouvements proches de son clan, a été dissous en février par la Cour constitutionnelle et ses dirigeants bannis de la vie politique pour dix ans.

    Ils ont été jugés coupables d'actes "hostiles envers la monarchie" pour avoir proposé la sœur du roi, la princesse Ubolratana, comme candidate au poste de Premier ministre.

    L'euphorie avait été de courte durée pour le clan Shinawatra.

    Quelques heures après l'annonce de cette candidature, le roi avait torpillé les ambitions de sa soeur, rappelant que la monarchie était "au-dessus de la politique".

    Vendredi à Hong Kong, cette dernière est tout de même apparue tout sourire aux côtés de Thaksin Shinawatra lors du fastueux mariage de la fille du magnat.

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