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  • © 2019 AFP | Crée le 19.11.2019 à 14h46 | Mis à jour le 19.11.2019 à 14h50
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    Emmanuel Macron, à l'hôtel de ville d'Epernay, le 14 novembre 2019 Eliot BLONDET-POOL/AFP/Archives

    Emmanuel Macron ouvrira solennellement mardi après-midi le Congrès des maires de France, devant plusieurs milliers d'élus toujours remontés malgré les efforts de l'exécutif pour retisser les liens à quatre mois des municipales.

    Changement de pied. En 2018, le chef de l'Etat avait fait l'impasse sur le rendez-vous avec les maires Porte de Versailles à Paris, dans un climat tendu avec les élus locaux.

    Depuis, le chef de l'Etat s'est appuyé sur les maires lors du Grand débat national pour sortir de la crise des "gilets jaunes" et multiplie les signes en direction des élus, au moment où le parlement examine un projet de loi qui se veut une réponse à leurs attentes.

    Emmanuel Macron a donné le coup d'envoi de la séquence dès lundi soir à l'Elysée en décorant quatre maires de la Légion d'honneur, dont l'ancien secrétaire national du PCF Robert Hue.

    "Notre République les honore ensemble, ce qui les relie est que chacun d'entre eux est engagé pour un village, une ville, un territoire, pour l'intérêt général", a affirmé le président, "toujours admiratif de leur engagement".

    Un accueil respectueux sera réservé par les maires au chef de l'Etat assure le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin (LR).

    Les deux hommes se sont entretenus la semaine dernière pour préparer l'ouverture de ce 102e congrès de l'AMF, le dernier avant le scrutin de mars et la fin de la mandature des maires élus en 2014.

    Emmanuel Macron veut "retrouver le dialogue de proximité qui est l'héritage du grand débat" et son discours portera sur "les grands enjeux" pour l'acte 2 du quinquennat, indique la présidence.

    Il est très attendu sur ses intentions en matière de décentralisation, avant la nouvelle étape annoncée pour 2020. Un domaine où, selon le président de l'AMF, "tout est à écrire" entre l'Etat et les collectivités.

    Mercredi soir, le chef de l'Etat recevra, comme l'an dernier, environ 1.500 maires à l'Elysée et le Premier ministre Edouard Philippe interviendra "sur le volet opérationnel" jeudi en clôture du Congrès.

    - Points de friction -

    Le changement de ton entre les maires et l'exécutif n'a pas effacé les motifs de mécontentement. Les élus n'ont toujours pas digéré la suppression de la taxe d'habitation qui affaiblit selon eux le lien entre la commune et les citoyens. Une taxe dont le gouvernement assure pourtant que le montant sera entièrement compensé.

    Autre point de friction : la répartition des compétences -notamment sur l'eau et l'assainissement-, entre les communes et des intercommunalités dans lesquelles de nombreux maires se sentent dépossédés de leur pouvoir.

    "Des mots doux ont certes été prononcés", mais "le fond reste le même", déplore le secrétaire général de l'AMF, Philippe Laurent (UDI), dans une tribune parue dans Le Monde de mardi.

    A l'approche du congrès, le gouvernement a défendu son action en faveur des territoires. 760 millions d'euros ont été investis depuis 2018 dans "Action coeur de ville" pour revitaliser les centres bourgs, souligne la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.

    460 "Maisons France services", réunissant des administrations (Poste, allocations...), doivent également être labellisées début 2020, pour réduire les inégalités entre les territoires.

    Pendant le congrès des maires, l'Assemblée nationale examinera jusqu'à vendredi, le projet de loi "Engagement et proximité" pour faciliter la vie des élus.

    "J'ai vu tout le monde en amont, je fais tout pour bâtir ce texte de la manière la plus pragmatique et républicaine", souligne le ministre chargé des Collectivités, Sébastien Lecornu, qui défend le texte.

    Le projet se veut une réponse concrète aux attentes des maires exprimées lors du Grand débat, en particulier ceux des communes rurales.

    Mais le président du Sénat, Gérard Larcher, a fait monter la pression en déclarant lundi qu'"il n'y aura pas d'accord" au Parlement "sans évolution sur plusieurs points durs", après que la Commission des lois de l'Assemblée a chamboulé la version adoptée en première lecture au Sénat.

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