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  • © 2019 AFP | Crée le 05.12.2019 à 03h01 | Mis à jour le 05.12.2019 à 03h05
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    Des membres du Parlement européen lors d'une conférence de presse le 4 décembre 2019 dans les bureaux du Parlement européen à Malte pour s'exprimer sur le meurtre de la journaliste Daphné Caruana ANDREAS SOLARO-AFP

    Des parlementaires européens dépêchés en mission à Malte se sont déclarés mercredi "inquiets pour l'intégrité de l'enquête" sur l'assassinat en 2017 de la journaliste Daphne Caruana, jugeant ainsi préférable la démission rapide du Premier ministre.

    "Nous sommes très inquiets que M. Muscat reste en fonction, nous sommes inquiets pour l'intégrité de l'enquête sur le meurtre", a déclaré l’eurodéputée libérale Sophie in't Veld.

    "Nous sommes très préoccupés par ce que nous avons vu ou entendu ces deux derniers jours", a ajouté Mme In't Veld, à la tête de la délégation.

    Une mission de sept parlementaires européens a passé deux jours à La Valette afin d'y voir plus clair sur l'enquête sur le meurtre en 2017 de la journaliste Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur la corruption à Malte.

    Cette affaire, dans laquelle les noms de hauts responsables de l'Etat maltais (un ministre et le chef de cabinet de M. Muscat) sont cités, a fait vaciller le pouvoir jusqu'à pousser le Premier ministre Joseph Muscat à annoncer qu'il démissionnerait de ses fonctions le 12 janvier prochain.

    Des manifestations se sont multipliées ces dernières semaines à Malte, notamment à l'initiative d'ONGs qui n'ont de cesse de réclamer le départ immédiat de M. Muscat et la "justice pour Daphne".

    "Les 40 prochains jours seront cruciaux pour l'enquête sur le meurtre et nous ne voulons aucun risque, ni même percevoir aucun risque sur le fait que l'enquête puisse être compromise de quelque sorte que ce soit", a martelé Mme In't Veld.

    "Il doit y avoir une confiance absolue dans le processus et je pense que tant qu'il (M. Muscat) est au pouvoir, il n'y a pas de confiance", a ajouté l'élue néerlandaise.

    Daphne Caruana Galizia avait été tuée par l'explosion de sa voiture piégée le 16 octobre 2017.

    M. Muscat est accusé par la famille de la journaliste, par l'opposition ainsi que par des mouvements civiques d'être intervenu pour protéger son chef de cabinet Keith Schembri mis en cause dans l'affaire. Tous réclament son départ immédiat.

    - "Campagne de haine" -

    M. Schembri, désigné comme le véritable commanditaire du meurtre de Daphne Caruana par un homme d'affaires inculpé dans le dossier, et dont le nom figurait dans des enquêtes de la journaliste, a démissionné la semaine dernière.

    Entendu par les enquêteurs, il est ressorti libre jeudi, déclenchant la colère de la famille Caruana Galizia qui a argué qu'"au moins deux témoins et de multiples indices impliquent Schembri dans l'assassinat".

    Outre M. Muscat, les sept eurodéputés ont rencontré mardi le président George Vella et d'autres hauts responsables policiers et judiciaires ainsi que la famille de la journaliste assassinée.

    Ils se sont entretenus mercredi avec des représentants d'ONG, de mouvements anti-corruption et des journalistes du "Daphne Project", qui réunit des confrères de Daphne Caruna engagés à poursuivre ses enquêtes.

    Au terme de leur mission, les parlementaires européens ont aussi exprimé leur préoccupation au sujet de la sécurité des journalistes à Malte. Ils ont aussi insisté sur l'importance des réformes constitutionnelles qui doivent être réalisées sur l'île.

    Mme In't Veld a indiqué que la mission inviterait dès son retour la Commission européenne à "entamer immédiatement un dialogue avec Malte, car les 40 prochains jours sont particulièrement essentiels dans l'enquête".

    Pour l'eurodéputé vert allemand Sven Giegold, également dans la délégation, "il y a encore une culture d'impunité pour la corruption et le blanchiment" à Malte, où fleurit notamment un trafic de faux passeports européens. "Il n'y a presque pas d'enquêtes de police ou même de condamnations", a-t-il déploré.

    Mardi, Corrine Vella, la soeur de Daphne Caruana, avait expliqué à l'AFP que "la justice pénale à Malte présentait des lacunes".

    Elle avait déploré l'absence "de séparation réelle des pouvoirs" et le fait que trop de pouvoirs soient "concentrés entre les mains du Premier ministre".

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