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  • © 2016 AFP | Crée le 17.07.2016 à 01h04 | Mis à jour le 17.07.2016 à 01h05
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    L'hôpital pédiatrique de Lenval à Nice, le 16 juillet 2016

    Regard hagard, pas lent, un homme, casquette et bermuda, suit les bras ballants deux infirmières qui le mènent à la cellule psychologique de l'hôpital pour enfants de Lenval: dans cet établissement qui borde la Promenade des Anglais à Nice, 30 enfants ont été hospitalisés jeudi, au soir de la tuerie.

    Le quadragénaire à l'air groggy est pris en charge par une équipe de trois médecins et trois psychologues, qui se relaient de 09h00 à minuit auprès des familles de victimes ou des témoins du drame, survenu juste sous les façades de verre bleu de l'hôpital.

    Trente enfants ont été pris en charge à Lenval jeudi soir, "beaucoup pour des traumatismes crâniens ou des fractures", a expliqué samedi Stéphanie Simpson, porte-parole de la Fondation Lenval.

    Deux d'entre eux sont décédés dans la nuit de jeudi à vendredi. La plus jeune des victimes toujours hospitalisées a 6 mois et beaucoup d'entre elles ont moins de cinq ans.

    Vendredi soir, cinq enfants étaient toujours dans un état critique et un enfant de huit ans, "probablement étranger" et "en cours d'identification" était dans un "état critique stabilisé", selon Mme Simpson.

    "On a l'habitude de recevoir beaucoup d"enfants en même temps, mais là, ce qui a été difficile à gérer, c’est l'aspect psychologique", a commenté la porte-parole.

    -'Mon fils, il est où?'-

    A l'instar des autres cellules psychologiques mises en place en plusieurs points de la ville --à l'hôpital Pasteur, à la Maison d'aide aux victimes, au Centre universitaire de la Méditerranée--, celle de Lenval ne cesse de recevoir des appels de parents en quête d'un enfant disparu.

    Devant les soignants, les familles arrivent au compte-gouttes, en silence. Plus de 50 d'entre elles ont été reçues par la structure entre jeudi soir et samedi matin.

    Un homme habitant Contes, une commune proche de Nice, accompagne sa fille de 13 ans et son ex-femme qui assistaient jeudi au feu d'artifices. "C'est la première fois qu'elles sortent de la maison depuis" le drame, dit-il à l'AFP. Elles étaient dans le Vieux-Nice, qui jouxte la Promenade, quand elles ont vu "les gens en panique courir dans tous les sens en disant qu'il y avait des tireurs dans la ville". "Ma fille n'arrive pas à parler, sa mère a dû insister pour qu'on vienne", témoigne le quadragénaire.

    "On a besoin de voir quelqu'un", explique un autre père de famille, venu avec sa femme et ses deux filles, une adolescente et une fillette d'environ 6 ans. "On a tout vu jeudi soir, le camion est passé à 30 mètres de nous. A quatre secondes près, on se le prenait. Heureusement qu'on s'est déportés", souffle l'homme, pressé de parler à des spécialistes.

    Un Niçois de 39 ans sort de l'hôpital, les traits tirés. Il cherche désespérément Kylan, son fils de quatre ans. Tahar Mejri dit avoir perdu sa femme le soir du drame, tuée par le camion fou.

    "J'ai appelé partout, les commissariats, les hôpitaux, sur Facebook, j'ai pas trouvé mon fils. Ca fait 48 heures que je cherche. Ma femme est morte, mon fils, il est où?", lance-t-il, hors de lui.

    Il dit ne pas comprendre pourquoi la promenade n'était "pas fermée à la circulation" --en réalité, elle l'était, sur une grande portion. "Quand il y a ce genre de fête, c'est toujours fermé. Il y avait de tout, des vieux, des bébés... C'est pas normal. Il y a quelque chose qui va pas!", lance-t-il.

    Quelques heures plus tard, sa quête prend fin à l'hôpital Pasteur dans le nord de la ville, selon une photographe de l'AFP sur place. La mauvaise nouvelle tombe: son fils est mort. L'homme hurle sa douleur en sortant de l'établissement.

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