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  • © 2019 AFP | Crée le 12.01.2019 à 14h33 | Mis à jour le 12.01.2019 à 14h35
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    Pour Priscillia Ludosky (photographiée le 6 janvier 2019 à Paris), une des figures des "gilets jaunes", la ville de Bourges a été choisie afin de "démontrer notre unité au centre de la France" Bertrand GUAY-AFP/Archives

    "Pas de lutte des classes, tous chez les Bourgeois": pour leur neuvième samedi de mobilisation, les "gilets jaunes" veulent monter un nouveau foyer de contestation à Bourges, en plus de Paris, pour démontrer que leur colère n'est pas éteinte, à trois jours du débat national censé apaiser la crise.

    Si on ignore encore son ampleur, la mobilisation pourrait, selon le patron de la police nationale, retrouver le niveau d'avant Noël : le 15 décembre, 66.000 personnes avaient été décomptées en France, selon des chiffres officiels contestés par les "gilets jaunes".

    Ces derniers jours, davantage de "gilets jaunes" étaient mobilisés: près de 2.500 ont été recensés, d'après une source proche.

    Pour la première fois depuis le début du mouvement, un grand appel à été lancé pour un rassemblement à Bourges. Il s'agit, selon Priscillia Ludosky, l'une des figures historiques des "gilets jaunes" de "démontrer notre unité au centre de la France".

    Comme elle l'expliquait vendredi soir sur "Vécu, le média du gilet jaune": "Ça se passe à Bourges parce que beaucoup de régions se sont déjà déplacées, sur Paris notamment. Bourges, c'est le centre de la France", en plus de son homophonie avec les "bourgeois" dont s'amusent certains.

    La préfète du Cher a pris des dispositions pour interdire tout rassemblement dans le centre historique de la ville et les musées, jardins et bâtiments publics de la ville demeureront fermés samedi. Les horodateurs et le mobilier urbain ont été démontés, et les banques ont protégé leurs façades avec des plaques de contreplaqué.

    D'autres appels ont été lancés pour se retrouver à Paris, notamment par Eric Drouet, l'un des initiateurs du mouvement qui a commencé il y a deux mois. L'endroit précis ne sera probablement révélé qu'au dernier moment.

    - "Pas pour casser du flic" -

    "Je veux qu'il y ait beaucoup de monde, montrer que le peuple est là, montrer que les chiffres qu'ils disent sont archi-faux. Si ça tourne un peu au vinaigre, je reculerai", explique Patrick Lerest, 62 ans, gilet jaune à Nemours (Seine-et-Marne).

    "J'y vais pas pour casser du flic, poursuit-il. Je veux une manif tranquille. Mon but, ce n'est pas d'en prendre plein la tronche. On en a tous marre de se faire gazer".

    Le préfet de police de Paris redoute en effet "plus de radicalité", affirmant observer "semaine après semaine une dérive vers des comportements de plus en plus violents".

    Le niveau de mobilisation des forces de l'ordre a donc retrouvé son niveau de la mi-décembre avec 80.000 forces de l'ordre déployées, dont 5.000 à Paris, où les véhicules blindés à roues de la gendarmerie feront leur retour.

    "Ceux qui appellent aux manifestations demain savent qu'il y aura de la violence et donc ils ont leur part de responsabilité. Que les choses soient claires", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, interviewé sur Facebook par Brut, un média plébiscité par les "gilets jaunes".

    Les images des émeutes dans les rues de Paris notamment le 1er décembre avaient choqué en France mais aussi à l'étranger, entrainant un recul du nombre de touristes dans la capitale ces derniers mois.

    Depuis le début du mouvement, 10 personnes sont décédées sur des points de blocage et plus de 1.600 personnes ont été blessées dont 58 gravement.

    Un peu en recul avec les fêtes de fin d'année, la mobilisation est repartie à la hausse et des violences ont éclaté, notamment à Paris, lors de l'Acte 8, le 5 janvier.

    L'entrée d'un ministère, où le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux se trouvait, a été défoncée par un engin de chantier, tandis qu'un ex-boxeur, Christophe Dettinger, avait frappé des gendarmes sur une passerelle au-dessus de la Seine.

    Sur plusieurs vidéos, des gens du voyage ont appelé à la mobilisation samedi à Paris en soutien à ce dernier, surnommé le "gitan de Massy".

    Vendredi, le chef de l'Etat a appelé au contraire les Français à se saisir de la "très grande opportunité" que représente le grand débat, qui doit débuter mardi.

    Cette consultation "est un moment essentiel et très utile pour notre pays", a déclaré le président, qui publiera lundi la "lettre aux Français" dans laquelle il expliquera les finalités du débat.

    Louant "le sens de l'effort", il a ajouté que "les troubles que notre société traverse sont parfois dus au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu'on peut obtenir" quelque chose "sans que cet effort soit apporté".

    Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Nantes, Metz, Nancy Rennes, Nîmes, Bar-le-Duc, Besançon ou encore Saint-Brieuc... Des rassemblements sont prévus un peu partout dans le pays.

    Certains appellent également à retraits massifs d'argent aux distributeurs, sans pour autant susciter l'inquiétude du secteur bancaire.

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