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  • © 2016 AFP | Crée le 06.04.2016 à 03h37 | Mis à jour le 06.04.2016 à 03h40
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    Marine Le Pen le 24 mars 2016 à Saint-Pierre et Miquelon Chantal Briand-AFP/Archives

    Il s'agit bien du Front national: Le Monde, poursuivant l'exploitation des documents des "Panama Papers", dévoile mardi un "système offshore sophistiqué" élaboré par des proches de Marine Le Pen, ainsi que de nouvelles révélations sur le patrimoine de Jean-Marie Le Pen.

    Le quotidien français avait averti dès dimanche être en possession d'éléments reliant "un grand parti politique français" à ces révélations planétaires sur l'évasion fiscale. Le Front national lui-même avait anticipé cette publication, adressant lundi soir une "mise en garde" à "ceux qui, parmi la presse, seraient tentés de relayer des rumeurs".

    L'enquête du Monde aborde plusieurs points qui intéressaient déjà la justice française. Elle permet, selon le quotidien, de "mettre au jour un système de dissimulation d'avoirs financiers, organisé dans des centres offshore d'Asie et des Caraïbes par le premier cercle de fidèles" de Marine Le Pen.

    Au centre de ce "système", Frédéric Chatillon, président de la société prestataire du FN, Riwal, déjà mis en examen dans l'enquête sur le financement des campagnes 2012 du Front national. Un virement de 300.000 euros vers Hong Kong puis Singapour apparaît effectivement dans ce dossier, sans que les enquêteurs n'aient pu démontrer que les sommes sont revenues dans les caisses du FN.

    Le journal écrit par ailleurs que Gérald Gérin, majordome de Jean-Marie Le Pen, reconnaît être l'ayant-droit d'une société offshore, Balerton, enregistré par la fameuse firme panaméenne Mossack Fonseca.

    "La cellule anti-blanchiment de Bercy, Tracfin, a trouvé de multiples éléments reliant cette société, dotée de 2,2 millions d'euros, à Jean-Marie Le Pen" selon Le Monde. Mais selon M. Gérin, cet argent "n'a rien à voir" avec le fondateur du FN, dont le patrimoine est passé au crible par la justice française.

    Jean-marie Le Pen nie être impliqué dans ce scandale. "Ce n'est pas mon argent. Gérald Gérin, c'est Gérald Gérin, moi c'est moi. Et ceux qui affirmeront le contraire auront droit à un procès en diffamation", a-t-il affirmé mardi.

    S'agissant du FN, toute cette affaire n'est que "diffamation", rétorquait pour sa part dès lundi soir le vice-président du parti, Florian Philippot : le FN, chantre de la préférence nationale, est un "parti assez pauvre" et n'a "pas de compte offshore ou Panama ou je ne sais quoi".

    Quant à Frédéric Chatillon, "il n'a, dit-il, aucune responsabilité au FN". "On ne va pas couper les ponts (avec lui), on n'agit pas plus vite que la justice", a ajouté M. Philippot mardi sur iTELE.

    - "Un extravagant fantasme" -

    Selon Le Monde, "en 2012, juste après l'élection présidentielle, Frédéric Chatillon s'organise, avec le concours de Nicolas Crochet (expert comptable habituel du FN, ndlr), pour faire sortir 316. 000  euros de Riwal et du territoire français". Naît alors un montage complexe passant notamment par l'acquisition d'une société écran basée à Hong Kong, dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via Mossack Fonseca.

    En France, les juges d'instruction ont terminé leur enquête. A ce stade, elle n'a pas pu démontrer que ces sommes étaient revenues dans les caisses du Front national, selon une source proche du dossier.

    Ancien président du GUD, une organisation étudiante d'extrême droite, Frédéric Chatillon, qui n'intervient jamais dans les médias, avait lui aussi pris les devants dès lundi et a encore protesté de sa bonne foi mardi en évoquant un "extravagant fantasme en marge de cette transaction très simple", dans une déclaration transmise à l'AFP par l'intermédiaire de son avocat.

    Riwal, une société de communication qui a autrefois travaillé avec le régime de Bachar al-Assad, réalise des prestations de communication pour des candidats FN.

    Ces révélations du Monde constituent un nouveau chapitre dans les multiples rapports du FN avec la justice. Outre l'affaire des financements de campagne, le parti est également soupçonné par le Parlement européen de faire travailler des assistants parlementaires à son siège de Nanterre. Un complot ourdi par "le socialiste allemand Martin Schulz", président du parlement, selon le FN.

    Le parti a "à l'évidence un problème avec l'argent", a commenté Bruno Le Roux, patron des députés PS. "Il faut laisser faire la justice (...) Je ne me sens ni l'âme d'un procureur, ni l'âme d'un juge", a affirmé Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée. Le Front de gauche a lui dénoncé "le double jeu du FN". "Les masques tombent: eux qui se disent “anti-système” sont "en réalité des professionnels de la fraude (...) gardiens du petit monde de l'oligarchie, dont ils partagent les pratiques".

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