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  • © 2019 AFP | Crée le 19.09.2019 à 22h09 | Mis à jour le 19.09.2019 à 22h15
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    Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (G) s'entretient avec le ministre d'Etat des Emirats arabes unis, Ahmed al-Sayegh (D), le 19 septembre 2019 à Abou Dhabi MANDEL NGAN-POOL/AFP

    Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, dans le cadre d'une tournée dans le Golfe visant à évoquer avec ses alliés la réponse à apporter aux attaques contre des installations pétrolières saoudiennes, qualifiées d'"acte de guerre" iranien.

    Le durcissement de la position américaine fait craindre une escalade armée, après la salve de frappes ayant visé le 14 septembre le cœur de l'industrie pétrolière saoudienne et entraîné une réduction de moitié de la production d'or noir par le premier exportateur mondial.

    Arrivant de la ville saoudienne de Jeddah, M. Pompeo doit rencontrer dans l'après-midi le prince héritier d'Abou Dhabi et homme fort des Emirats, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane. En Arabie saoudite, il a rencontré la veille le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a déclaré que l'attaque constituait un "véritable test" de la volonté mondiale face à l'Iran.

    Les deux parties "ont convenu que le régime iranien doit être tenu responsable de son comportement agressif, imprudent et menaçant", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Morgan Ortagus, à l'issue de leur entretien.

    Mercredi, Ryad a dévoilé de nouveaux résultats de son enquête. "L'attaque a été lancée depuis le Nord et a été incontestablement parrainée par l'Iran", a affirmé le porte-parole du ministère de la Défense, Turki al-Maliki. Des débris de drones et de missiles de croisière tirés sur deux installations dans l'est du pays lors de cette attaque ont été présentés.

    - "Peu crédibles" -

    Soutenus par Téhéran, les rebelles Houthis du Yémen, un pays situé au sud de l'Arabie saoudite, ont revendiqué cette attaque. Mais Washington et Ryad ont exclu cette hypothèse, affirmant que c'était au-delà de leurs capacités.

    Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a également jugé jeudi "relativement peu crédible" la revendication des Houthis.

    Les Houthis ont déjà atteint des douzaines de cibles en Arabie Saoudite, et leur arsenal, en rapide progression, a révélé la vulnérabilité du royaume malgré ses vastes dépenses militaires. Mais la double attaque de samedi est d'une autre ampleur.

    L'Arabie saoudite et ses alliés interviennent depuis 2015 au Yémen pour déloger les rebelles Houthis et appuient en cela le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

    Evoquant les dernières attaques, le porte-parole militaire des Houthis, le brigadier Yahya Saree, a assuré que l'assaut avait été lancé depuis trois sites à l'intérieur du Yémen, à l'aide de drones avancés dotés de capacités de longue portée.

    Il a également menacé les Emirats arabes unis, un membre clé de la coalition anti-Houthis, en évoquant la possibilité d'attaquer des "dizaines de cibles", dont les mégalopoles de Dubaï et d'Abou Dhabi.

    Tard mercredi, la chaîne américaine CBS News a cité un responsable américain anonyme selon lequel le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait lui-même approuvé l'attaque du 14 septembre, à condition qu'elle soit menée de manière à nier l'implication iranienne.

    Mais le commandant des Gardiens de la révolution iraniens, le général de division Hossein Salami, a reproché jeudi aux Etats-Unis de les "accuser à tort d'être derrière tout incident" dans la région.

    - Cibles en Iran -

    Selon le journal New York Times, alors que les risques d'escalade ont rarement paru aussi forts, l'armée américaine a dressé une liste de cibles iraniennes, y compris la raffinerie de pétrole d'Abadan, l'une des plus grandes au monde, ou l'île de Khark, la plus importante installation d'exportation de pétrole du pays.

    Parmi les autres cibles potentielles figurent les sites de lancement de missiles et d'autres actifs des Gardiens de la Révolution, ainsi que les bases du sud-ouest, où des activités inhabituelles donnent à penser qu'ils ont joué un rôle dans les frappes.

    "Toute frappe contre l'Iran serait presque certainement menée par des salves de missiles de croisière provenant de navires de la Marine", a indiqué le journal.

    Selon Cinzia Bianco, analyste sur le Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales, "il y a de l'incertitude quant à la ligne de conduite la plus appropriée" en Arabie saoudite.

    "Cependant, la pensée dominante dans ce pays veut que les Etats-Unis ciblent les infrastructures sensibles en Iran afin de minimiser ou d'exclure tout coût humain", a-t-elle déclaré.

    D'après des diplomates des Nations Unies, des experts sont attendus en Arabie Saoudite pour mener une enquête internationale sur l'attaque.

    Un responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat a déclaré plus tôt à l'AFP que Washington avait conclu qu'elle impliquait des missiles de croisière en provenance d'Iran. Il a ajouté que des preuves seraient présentées à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine.

    Le président Donald Trump, qui a déjà imposé des sanctions qui ont paralysé l'économie iranienne, a promis mercredi de durcir de manière "substantielle" ces mesures.

    Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, lui-même soumis personnellement aux sanctions américaines, a dénoncé des mesures "illégales" et "inhumaines" contre des "citoyens ordinaires".

    Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis sont fortes depuis que l'administration Trump s'est retirée unilatéralement en mai 2018 de l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien avant de rétablir des sanctions croissantes à l'encontre de la République islamique.

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