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  • © 2019 AFP | Crée le 18.09.2019 à 05h32 | Mis à jour le 18.09.2019 à 05h35
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    Montage de photos créé le 16 septembre 2019 montrant les deux candidats à la présidentielle tunisienne Nabil Karoui (G) magnat des médias actuellement emprisonné et Kais Saied (D), universitaitaire indépendant sans affiliation politique. Ces deux candidats sont qualifiés au second tour, selon des résultats partiels Hasna, FETHI BELAID-AFP/Archives

    Deux outsiders, le juriste sans parti Kais Saied et le magnat controversé des médias Nabil Karoui, actuellement en prison, seront en lice du second tour d'une présidentielle qui a balayé la classe politique traditionnelle tunisienne.

    M. Saied est arrivé en tête avec 18,4% des voix devant M. Karoui (15,58%), a annoncé mardi l'Instance indépendante chargée des élections (Isie).

    La participation au premier tour du scrutin dimanche a finalement été de 49%, selon l'Isie, soit légèrement plus que le chiffre provisoire de 45% initialement annoncé.

    Exit les représentants du pouvoir des années post-révolutionnaires: la formation d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force au Parlement, qui avait présenté pour la première fois un candidat, a vu Abdelfattah Mourou arriver troisième avec 12,88% des voix, confirmant l'érosion de son électorat depuis 2011. Quant au Premier ministre sortant Youssef Chahed, il termine à une très modeste 5e place (7,4%).

    L'Isie a indiqué s'être penchée sur les infractions à la présidentielle. "Il existe bien sûr des infractions et (..) la justice y répondra", a déclaré son président Nabil Baffoun.

    Il a toutefois ajouté que ces violations n'avaient "pas été décisives" et qu'il fallait "respecter les voix des électeurs".

    Dans l'unique pays rescapé des Printemps arabes, la mission d'observation de l'Union européenne a de son côté assuré que le premier tour de la présidentielle avait été "transparent". Elle a toutefois appelé à ce que les candidats aient "pleinement les mêmes chances" de faire campagne, une allusion apparente à M. Karoui.

    L'homme d'affaires de 56 ans est sous le coup d'une enquête pour blanchiment d'argent et fraude fiscale et est en incarcéré depuis le 23 août. Sa qualification au 2e tour entraîne un véritable casse-tête juridique.

    "La position de l'Isie ne change pas concernant Nabil Karoui. C'est un candidat comme les autres et il est qualifié pour le second tour. La loi ne l'empêche pas", a rappelé l'instance.

    - "Dégagisme" -

    Les avocats de l'homme d'affaires ont indiqué qu'ils déposeraient une nouvelle demande de libération dès les résultats confirmés.

    En fonction des recours, le second tour pourrait être organisé le 6 octobre, soit le même jour que les législatives, ou le 13 octobre, a précisé l'Isie.

    L'issue en reste indécise, d'autant que les deux candidats, très différents, ont puisé sur le même registre "antisystème".

    "Avec cette présidentielle, on est de retour à la situation de 2011, celle du +dégagisme+. Le message des électeurs, c'est +tout le monde dégage, et on va voir+", a commenté Mohamed Marzouk, président d'une association de la société civile, Mourakiboun, qui a surveillé et analysé tout le processus électoral.

    Les deux candidats en tête "ont labouré le terrain depuis des années", a-t-il ajouté. Ils ont démontré que les élections ne se faisaient "pas sur Facebook, en tous cas pas uniquement".

    Le chômage, qui continue de toucher plus de 15% de la population, dont de nombreux jeunes diplômés, l'inflation qui grignote inexorablement des revenus déjà bas, ou encore le délitement continu des services publics, ont alimenté le ressentiment envers les pouvoirs en place depuis la révolution de 2011.

    - "Dépasser la misère" -

    Cette exaspération a été renforcée par l'attitude d'une classe politique qui s'est illustrée par d'interminables luttes d'égos.

    L'incarcération de M. Karoui, à dix jours du début de la campagne, qu'il a dénoncée comme une "injustice", a confirmé son statut d'outsider, bien qu'il ait longtemps été un soutien important du défunt président Béji Caïd Essebsi.

    Kais Saied, lui, est un universitaire farouchement indépendant, déconnecté des élites, qui prône une décentralisation radicale du pouvoir, avec une démocratie locale et des élus révocables en cours de mandat.

    "Les problèmes sociaux ne seront pas résolus par le pouvoir central", a-t-il déclaré à l'AFP lundi. "Je ne vends pas un programme, c'est aux citoyens de le fixer, de faire les grands choix pour dépasser la misère".

    Il est aussi perçu comme très conservateur sur les questions sociétales.

    Des tractations sont déjà en cours entre partis, en particulier dans l'optique des législatives, cruciales dans un régime parlementaire mixte.

    L'échéance du 6 octobre devrait redessiner le paysage politique, au vu du rejet essuyé par les partis traditionnels.

    bu-sc-cf-cnp/eh/cgo

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