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  • © 2017 AFP | Crée le 27.06.2017 à 16h50 | Mis à jour le 27.06.2017 à 16h55
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    Le financier et philanthrope américain George Soros le 27 avril 2017 à Bruxelles OLIVIER HOSLET-POOL/AFP/Archives

    Le mercenaire anglais Simon Mann, impliqué dans une tentative de coup d'Etat en 2004 contre le président équato-guinéen Teodoro Obiang, a accusé lundi le financier américain Georges Soros et l'avocat de Transparency William Bourdon d'avoir voulu renverser le régime.

    Simon Mann, 65 ans, était cité par la défense de Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen, jugé à Paris dans l'affaire des biens mal acquis, devant le tribunal correctionnel de Paris.

    Condamné à 34 ans de prison en Guinée équatoriale pour la tentative de coup d'Etat, Simon Mann a été gracié par le président Obiang puis libéré en 2009.

    "Je n'ai pas de preuve écrite", a-t-il averti avant de livrer son récit. A la barre, le sexagénaire en costume sombre a affirmé avoir en 2011 "averti" le président Obiang que le financier américain "George Soros et William Bourdon", ainsi que deux autres protagonistes du coup d'état raté de 2004, l'opposant en exil Severo Moto et l'homme d'affaires Ely Khalil, "avaient l'intention de renverser le gouvernement".

    "J'ai expliqué au président que ça pouvait être par n'importe quel moyen", a-t-il poursuivi. Selon lui, le président Obiang lui a alors produit un email de 2007, "du bureau d'Ely Khalil à M. Bourdon, qui mettait en cause le comportement du vice-président", Teodorin Obiang.

    - 'Extrême gravité' -

    Parlant avec calme mais semblant bouillir de l'intérieur, William Bourdon, qui défend l'ONG Transparency international France, partie civile au procès, a dénoncé un "procédé qui atteint le paroxysme de la salissure", un procédé d'une "extrême gravité". Il a demandé que ces mises en cause soient actées, annonçant qu'il se réservait la possibilité d'engager des poursuites.

    Selon Simon Mann, ceux qu'il a désignés envisageaient "toutes les options, y compris légales". Questionné par la présidente, il a affirmé qu'il n'avait pas été payé pour sa déposition devant le tribunal, mais défrayé.

    L'avocat de Teodorin Obiang, Me Emmanuel Marsigny, a ensuite versé aux débats le fameux email de 2007, expliquant qu'il l'avait obtenu car il se trouvait dans les pièces de la défense du CCFD Terre Solidaire, qui avait été poursuivi par le président équato-guinéen en diffamation.

    William Bourdon a alors souligné que son contradicteur procédait ainsi en sachant qu'il n'avait "pas la liberté" de se défendre, sauf à violer le secret qui s'impose à lui dans le cadre d'un incident disciplinaire entre avocats survenu il y a plusieurs années.

    Avant cet incident, le tribunal a vu défiler à la barre plusieurs témoins des parties civiles. Entrepreneurs, journalistes, ils ont évoqué la répression, décrit la Guinée équatoriale comme un pays où règnent la "cleptocratie" et la "corruption".

    Des développements qui ont parfois conduit l'avocat du prévenu, Me Emmanuel Marsigny, à pester: "On perd notre temps". Réplique de Me Bourdon: "Vous vous prenez pour un juge à Malabo, Marsigny".

    Un journaliste équato-guinéen, exilé en Espagne, a affirmé qu'il était dans son pays "interdit de faire voir au peuple ce qui se déroule ici" devant la justice française.

    Daniel Lebègue, président d'honneur de Transparency, partie civile, a quant à lui estimé que l'argent "appartient aux citoyens de Guinée équatoriale qui en ont été privés et volés". Selon lui, ce dossier "emblématique aura et a déjà un écho immense non-seulement en Afrique mais partout dans le monde où des gens luttent pour un Etat de droit et pour faire reculer la corruption".

    Le procès de Teodorin Obiang, accusé de s'être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable, est prévu jusqu'au 6 juillet.

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