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  • © 2020 AFP | Crée le 04.02.2020 à 10h29 | Mis à jour le 04.02.2020 à 10h30
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    Dans l'hémicycle, les bancs LFI, avec Jean-Luc Melenchon, Clémentine Autain, François Ruffin, Eric Coquerel, Daniele Obono et Caroline Fiat, le 14 janvier 2020 Ludovic Marin-AFP/Archives

    "Ca rame", souffle un député LREM: le bras de fer sur les retraites a démarré au ralenti lundi en commission spéciale à l'Assemblée, où les oppositions, LFI en tête, pilonnent au mot près la réforme portée par la majorité.

    Lundi, la commission n'a passé en revue que 245 amendements sur les quelque 22.000 au programme... Et le corapporteur du texte Nicolas Turquois (MoDem) a vite dénoncé "l'opposition de principe" des Insoumis, y compris pour des mesures de "solidarité unanimement reconnues", comme la "retraite minimale à 1.000 euros".

    "Le pays est en ébullition depuis près de 60 jours contre votre projet de loi", a rétorqué Adrien Quatennens (LFI), faisant référence au mouvement de grèves qui secoue le pays depuis le 5 décembre. "Nous nous opposons à la philosophie totale du texte", a ajouté Clémentine Autain.

    A eux seuls, les Insoumis ont déposé 19.000 amendements, afin d'utiliser "toutes les armes possibles pour retarder la décision finale", selon leur chef de file Jean-Luc Mélenchon, présent en commission lundi.

    Cela vire à "l'absurdité", estime le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, qui pointe des amendements supprimant chaque alinéa, y compris sur les minimas de pension ou pénibilité.

    De quoi gripper les travaux de cette commission de 71 députés, qui risquent de ne pas parvenir à achever l'examen des 65 articles du projet de loi ordinaire et les cinq du projet de loi organique, avant leur arrivée dans l'hémicycle le 17 février. Les textes seraient alors examinés dans les versions déposées par le gouvernement.

    "Nous sommes au tout début", nuance auprès de l'AFP la vice-présidente de la commission Célia de Lavergne (LREM), qui estime qu'il est trop tôt pour s'exprimer sur la tenue des délais.

    - "Playmobil" -

    Les discussions sont restées dans l'ensemble courtoises, avec des premiers éclats de voix lors de l'intervention du communiste Sébastien Jumel, sur les "playmobil sans coeur" de LREM, en référence à leur récent vote contre l'allongement du congé de deuil lors du décès d'un enfant, sur lequel la majorité a reconnu une "erreur" qu'elle a promis de corriger.

    "Ca suffit", "il n'y a pas de sans coeur ici", "ce n'est pas le débat" du jour, a répondu la présidente de la commission Brigitte Bourguignon (LREM).

    De son côté, la droite a fustigé "l'énorme problème de lisibilité" de cette réforme qui reviendrait à "recréer autant de régimes que ceux existant pour 95% des Français", selon Eric Woerth (LR).

    "L'opposition de droite est dans son projet, ils sont cohérents et droits dans leurs bottes", mais à gauche, "ils courent tous après LFI" et son "travail de sape", dénonce la marcheuse Cendra Motin.

    Outre le fond de la réforme, les oppositions critiquent la forme - un texte "à trous" avec notamment ses 29 ordonnances programmées et un "mépris" du Parlement - et s'appuient sur l'avis du Conseil d'Etat qui a pointé des projections financières "lacunaires".

    A gauche, PS, PCF et LFI sont prêts à dégainer tous les outils, dont une motion de censure commune contre le gouvernement, mi-février ou, comme le souhaitent les socialistes, au bout des débats en principe fin février.

    Les élus de gauche ont aussi critiqué le "mutisme" du secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski en commission, avant que celui-ci explique vouloir intervenir "au moment utile", dans "l'ordre du texte présenté". (...) Si vous m'interrogez sur tous les sujets, on peut passer beaucoup de temps".

    - Pas de "coercition" -

    Seuls objets de consensus, le vote à l'unanimité de deux amendements LR et PS pour insister sur le rôle des aidants de proches âgés, malades ou handicapés, afin de bien le prendre en compte dans ce "système universel" de retraites.

    Pour le reste, le débat, pied à pied, s'annonce laborieux. "On sera également évalués à notre capacité à garder nos nerfs", prévient une députée LREM.

    Car, après la commission, viendra l'examen en séance mi-février, où la crispation risque d'atteindre son paroxysme.

    Le président du groupe MoDem, Patrick Mignola, suggère de brandir un "49-3 de dissuasion", arme de la Constitution permettant d'abréger les débats et d'adopter le texte sans vote.

    Mais Marc Fesneau ne veut pas de "coercition". Et le président du Sénat Gérard Larcher (LR) déconseille au gouvernement le 49-3. "Ca finit toujours mal" selon lui.

    Entre-temps, la bataille de la rue va se poursuivre: jeudi sont annoncées de nouvelles manifestations interprofessionnelles pour réclamer le retrait du projet.

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