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  • © 2017 AFP | Crée le 21.01.2017 à 22h52 | Mis à jour le 21.01.2017 à 22h55
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    Des immeubles détruits à Doumou, dans les environs de Damas, le 20 janvier 2017 en Syrie Abd Doumany-AFP

    Le régime de Damas et les combattants rebelles se retrouveront lundi à Astana pour leurs premières négociations directes depuis le début de la guerre en Syrie, parrainées par leurs alliés respectifs, en la probable absence des États-Unis.

    Ces pourparlers -- les premiers entre des émissaires de Bachar al-Assad et une délégation composée purement de rebelles, combattant sur le terrain et contrôlant des territoires concrets -- s'annoncent plus militaires que politiques, les opposants restant cette fois cantonnés à un rôle de conseillers.

    Le gouvernement syrien, soutenu par Moscou et Téhéran, et les rebelles, appuyés par Ankara, vont avant tout s'efforcer au Kazakhstan de renforcer le cessez-le-feu instauré le 30 décembre et qui tient vaille que vaille malgré des violations régulières.

    L'objectif pour le régime est aussi de faire avancer une solution politique "globale" après près de six ans de guerre. Le président syrien a ainsi appelé jeudi les rebelles à livrer leurs armes en échange d'une amnistie, à l'image des accords de "réconciliation" qui se traduisent par l'évacuation des combattants en échange de la fin des bombardements et des sièges des villes.

    L'émissaire des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura, qui sera présent à Astana, a dit espérer que ces pourparlers servent de base pour une solution politique à même d'être approfondie lors de négociations sous les auspices de l'ONU le 8 février à Genève.

    Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé dans une interview diffusée samedi par la télévision russe "improbable" de parvenir à des accords à Astana car "beaucoup trop de parties sont impliquées dans ce processus".

    Les délégations syriennes seront conduites du côté du régime par l'ambassadeur auprès de l'ONU Bachar Jaafari et pour les rebelles, par Mohammad Allouche, un responsable du groupe Jaich al-Islam (l'Armée de l'islam).

    La délégation rebelle devrait être composée de huit membres de la rébellion qui seront conseillés par neuf opposants du Haut comité de négociation de l'opposition (HCN). Une ombre au tableau: le plus important groupe combattant Ahrar al-Cham refuse de participer à Astana, mettant en avant les "violations" de la trêve par les forces gouvernementales.

    Considéré comme proche de la Turquie, ce groupe fort de milliers de combattants assure qu'il pourrait malgré tout apporter son soutien aux décisions prises à Astana si elles "servent les intérêts de la nation".

    Ces discussions, qui doivent durer plusieurs jours à l'hôtel Rixos d'Astana, interviennent alors que le président Assad est en position de force après sa victoire hautement symbolique à Alep, deuxième ville de Syrie totalement reprise aux rebelles avec l'aide des bombardiers russes et des milices iraniennes.

    "Il y a une réelle inquiétude dans l'opposition que les représentants des groupes militaires, qui ne sont pas du tout rodés à ce genre de négociations internationales, soient entraînés dans une solution politique à la main du régime", résume une source diplomatique européenne.

    - Les États-Unis invités, l'ONU présent -

    Les pourparlers scellent également le revirement d'alliance de la Turquie, qui s'est rapprochée de la Russie au point de mener mercredi des frappes aériennes conjointes contre des positions de l'organisation État islamique en Syrie.

    Les deux pays, qui ont surmonté ces derniers mois une grave crise dans leurs relations, restent pourtant profondément divisés sur le sort de Bachar al-Assad. Les opposants soutenus par la Turquie veulent son départ au début d'un processus de transition, ce que le régime refuse catégoriquement.

    Ankara a toutefois montré des signes de rapprochement avec les positions de Moscou, le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek reconnaissant vendredi qu'un règlement sans Assad n'était "pas réaliste".

    Les grands absents de la rencontre risquent d'être les États-Unis, soutiens des rebelles et parrains des précédentes discussions à Genève. Si Moscou et Ankara ont estimé que la présence des Américains à Astana serait "juste", Téhéran s'est dit "hostile" à cette éventualité.

    Pour l'Iran, allié politique et militaire majeur de la Syrie, la rencontre d'Astana, où il sera représenté par le vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Jaber Ansari, est perçue comme un moyen d'asseoir son influence régionale face au rapprochement russo-turc.

    Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a rappelé jeudi que les Américains avaient été invités aux discussions, organisées trois jours après l'investiture de Donald Trump. La nouvelle administration n'a toutefois pas encore donné de réponse officielle.

    Paris et Londres seront quant à eux représentés au niveau des ambassadeurs, selon une source diplomatique européenne. L'Union européenne aura également une présence officielle.

    M. Lavrov avait déjà indiqué fin décembre être prêt à élargir les discussions de paix à l'Egypte et aux autres pays arabes, notamment l'Arabie saoudite.

    Jusqu'à présent, les pourparlers, notamment Genève I et II, ont tous échoué à mettre fin au conflit qui a fait plus de 310.000 morts depuis 2011.

    "Le succès ou l'échec d'Astana n'est pas prédéterminé, mais s'il y a des progrès, une partie de l'opposition armée prendra part aux discussions à Genève", estime Boris Dolgov, spécialiste du monde arabe à l'Institut des études orientales à Moscou, rappelant toutefois que tout le processus de paix reste "très fragile".

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