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  • © 2020 AFP | Crée le 30.01.2020 à 01h03 | Mis à jour le 30.01.2020 à 01h05
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    Manifestation contre la réforme des retraites, le 29 janvier 2020 à Paris Thomas SAMSON-AFP

    Les syndicats organisent mercredi la huitième journée nationale interprofessionnelle d'une mobilisation qui marque le pas contre la réforme des retraites, la mise en garde sévère du Conseil d'État n'ayant pas ébranlé la détermination de l'exécutif.

    Des manifestations se sont tenues dans la matinée à Marseille (4.500 personnes selon la police, 75.000 selon la CGT ), à Toulouse (3.000 selon la police, 35.000 selon la CGT), au Havre (entre 2.500 et 7.000) ou à Nice (815 à 4.500), des chiffres tous très en deçà de la précédente journée nationale d'actions vendredi.

    "On est bel et bien dans une réforme paramétrique permanente dont le seul objectif est de contraindre ceux qui ont encore du boulot à travailler plus longtemps", a estimé le secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier avant le départ de la manifestation parisienne entre Place d'Italie et Invalides.

    "La CGT est encore plus déterminée, mobilisée. On ira jusqu'au bout tant qu'Emmanuel Macron et Édouard Philippe n'entendent pas qu'ils sont isolés dans ce pays", a déclaré de son côté Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT.

    "Il y a toujours un fort soutien de l'opinion", a déclaré Christophe Bex, de SUD-Éducation, dans la manifestation toulousaine, pour qui "c'est une lame de fond profonde, toutes ces colères sont en train de se coaguler".

    Cette journée intervient alors que les deux projets de loi, l'un organique, l'autre ordinaire, ont démarré leur parcours à l'Assemblée nationale après leur adoption vendredi en Conseil des ministres. Les discussions dans l'Hémicycle doivent démarrer le 17 février.

    Les opposants au texte, qui avaient déjà mobilisé dans la rue vendredi (entre 249.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 1,3 million selon la CGT) ont été ragaillardis par la publication d'un avis particulièrement critique du Conseil d'État, qui a regretté ne pas avoir eu le temps de "garantir au mieux la sécurité juridique" du projet de réforme, critiqué le recours à 29 ordonnances qui font "perdre la visibilité d'ensemble", et pointé des projections financières "lacunaires".

    "L'avis du Conseil d'Etat est assassin" pour le projet du gouvernement, a estimé Benoît Teste, leader de la FSU dans la manifestation parisienne mercredi.

    Édouard Philippe, interpellé à plusieurs reprises mardi à l'Assemblée, a défendu la réforme et son étude d'impact, "très complète". "Je n'ai jamais pensé que cette réforme serait simple car le sujet est effectivement compliqué", a reconnu le Premier ministre.

    Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, pourtant favorable à un système universel des retraites par points, a regretté le "biais" de cette étude qui se base sur un âge d'équilibre à 65 ans, avec des chiffres "très contestables".

    Au delà, son syndicat a posé mercredi "une condition sine qua non" avant de faire des propositions pour permettre d'équilibrer le système d'ici 2027 lors de la conférence de financement qui doit s'ouvrir jeudi à Matignon. "Il faut d'abord qu'on réponde aux exigences de justice sociale", a expliqué M. Berger, demandant "des assurances en terme de pénibilité, retraite progressive, minimum contributif et transitions pour les agents publics".

    - "Amateurisme" -

    L'avis du Conseil d'État a donné des arguments aux opposants. "Cela fait des mois que l'on dit que le gouvernement s'apprête à faire passer une réforme floue, non fondée et seulement argumentée par le besoin de faire des économies", a réagi lundi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

    Il mène, avec FO, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse (Unef, MNL, UNL) la fronde depuis le 5 décembre. Cette fois, la CFE-CGC ne s'associe pas à la mobilisation.

    Côté politique aussi, les parlementaires de l'opposition montent au créneau. Quatre groupes d'opposition (LR, PS, LFI et PCF) ont demandé une saisine du Conseil constitutionnel au sujet de l'étude d'impact, jugée "incomplète et insincère". Des députés LR ont dénoncé l'"amateurisme" du gouvernement.

    Mais les grèves s'essoufflent, voire s'arrêtent, y compris dans les transports, fers de lance du mouvement. Le trafic RATP était ainsi annoncé "quasi normal" mercredi, même si à Nice et Antibes, les transports publics étaient paralysés.

    Restent également les ports et docks, qui ont appelé à une grève de 24 heures. Et dans le secteur des déchets, la CGT Énergie a reconduit jusqu'au 3 février l'arrêt des trois usines d'incinération parisiennes décidé jeudi dernier, compliquant la gestion quotidienne de 6.000 tonnes d'ordures.

    L'intersyndicale se réunit mercredi soir pour décider de la suite du mouvement, mais des actions sont déjà prévues jeudi et vendredi.

    burs-bow-lum/cel/nm

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