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  • © 2019 AFP | Crée le 13.11.2019 à 05h03 | Mis à jour le 13.11.2019 à 05h05
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    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le leader de Podemos Pablo Iglesias signent un accord pour former un gouvernement, le 12 novembre 2019 à Madrid GABRIEL BOUYS -AFP

    Deux jours après le bond de l'extrême droite aux législatives, le socialiste espagnol Pedro Sanchez a scellé un accord avec Podemos pour former un gouvernement qui a encore besoin de l'appui d'autres forces pour devenir une réalité.

    "C'est un accord pour quatre ans, pour la législature (...) l'Espagne a besoin d'un gouvernement stable", a insisté mardi M. Sanchez, quelques mois après l'échec de précédentes négociations avec la formation de gauche radicale.

    S'il parvient à être investi, ce gouvernement de coalition, le premier depuis le rétablissement de la démocratie après la mort du dictateur Franco en 1975, mettra fin à plusieurs mois de paralysie politique dans un pays en proie à une instabilité chronique depuis la fin du bipartisme en 2015.

    "Combinant l'expérience du PSOE (Parti socialiste) et le courage de Podemos", cet exécutif sera "le meilleur vaccin contre l'extrême droite" de Vox, a déclaré pour sa part le numéro un de Podemos, Pablo Iglesias, un ancien professeur de sciences politiques.

    La répartition des postes et le programme de gouvernement seront fixés dans un deuxième temps. Selon les médias, M. Iglesias devrait en être le numéro deux.

    La signature de cet accord de principe entre les deux frères ennemis de la gauche espagnole a pris l'Espagne de court.

    Les deux partis avaient en effet échoué à s'entendre sur un gouvernement commun après les législatives du mois d'avril, ce qui avait empêché M. Sanchez d'être reconduit au pouvoir et avait rendu inévitable un nouveau scrutin législatif, le quatrième en quatre ans.

    M. Sanchez avait alors opposé son veto à la présence de M. Iglesias dans son exécutif et avait confié a posteriori à la télévision qu'il n'aurait "pas dormi la nuit" si Podemos était entré au gouvernement.

    Leur accord de mardi promet "cohésion" et "loyauté" au sein de l'exécutif, alors que les positions des deux formations sont profondément éloignées sur l'épineux dossier catalan.

    - Décision due au bond de Vox -

    "C'est une véritable surprise", a commenté pour l'AFP Cristina Monge, politologue à l'université de Saragosse.

    "La question est: pourquoi ont-ils été capables de faire en deux heures ce qu'ils n'ont pas su faire en plusieurs mois ?", et la réponse est "le bond de Vox et l'absence d'autres alternatives", juge-t-elle.

    Selon les analystes, le bond de la formation ultranationaliste, devenue la troisième force politique du pays, a fermé la porte à ce que les conservateurs du Parti Populaire (PP) puissent laisser M. Sanchez gouverner en minorité en s'abstenant lors d'un vote de confiance de la chambre.

    Le risque aurait été que Vox se pose en seul parti d'opposition à droite.

    - Investiture -

    Maintenant que cet accord est scellé, reste au PSOE et à Podemos à convaincre d'autres forces de les appuyer.

    Dans une chambre des députés encore plus fragmentée qu'en avril, les socialistes (120 sièges) et Podemos (35 sièges) ont cédé du terrain et comptent 155 sièges, dix de moins qu'auparavant.

    Un vote de confiance de la chambre "ne sera pas facile" à obtenir mais il est "possible", estime Cristina Monge.

    Les socialistes aimeraient compter sur l'appui de Ciudadanos - dont le chef Albert Rivera a démissionné lundi après sa débâcle - et d'autres petits partis afin de ne pas dépendre des séparatistes catalans, vu la tension en Catalogne depuis la condamnation mi-octobre de dirigeants indépendantistes à la prison pour la tentative de sécession de 2017.

    Mais le parti libéral leur a opposé une fin de non recevoir.

    "Ciudadanos ne peut pas soutenir le fait que Sanchez et Podemos aient les rênes du gouvernement espagnol", a indiqué Ciudadanos dans un communiqué, en appelant à un "accord modéré" entre eux, les socialistes et le PP.

    Les investisseurs affichaient pour leur part leur inquiétude face à d'éventuelles mesures promues par un gouvernement PSOE-Podemos contre le secteur bancaire, qui reculait à la Bourse de Madrid.

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