Six jeunes, âgés entre 20 et 28 ans et inconnus de la justice pour cinq d’entre eux, ont été jugés devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour la violente agression de gendarmes près de la tribu de Banutr, à Ouvea.

A la barre du tribunal, les prévenus ont présenté leurs excuses aux gendarmes. Tour à tour, ils ont évoqué « l’alcool », « la colère », « l’effet de groupe ». « Un cousin s’est fait poignarder il y a un mois. On voulait en découdre avec la famille, la tribu. Puis tout à dégénéré avec les gendarmes », a raconté l’un d’entre eux. L’adjudante, grièvement blessée après avoir reçu un coup de pierre au visage, a confié « son stress » et sa « peur ». « Je ne sais pas ce qui aurait pu nous arriver si on avait pas eu l’aide de nos collègues. Ils auraient pu nous tuer ». Me Nathalie Lepape, avocate de la partie civile, a déclaré : « C’est un acte purement gratuit. Les agresseurs seraient revenus à la charge si les gendarmes n’avaient pas été aidés, exfiltrés par leurs collègues ».

Le procureur de la République a requis des peines de trois ans de prison dont six mois avec sursis pour deux des six prévenus, qui ont reconnu avoir donné un coup de poing et un coup de pierre aux deux gendarmes. Trente mois de prison dont douze avec sursis mise à l’épreuve ont été réclamés par le parquet pour les quatre autres jeunes. « Cette horde d’individus violents s’en sont pris aux gendarmes sans raison » a déclaré Philippe Pommereul. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné deux des principaux agresseurs à des peines de quatre ans de prison dont un an avec sursis et trois ans dont six mois avec sursis. Les quatre autres prévenus écopent de 24 mois de prison dont la moitié avec sursis.

L'avocate de la défense, Me Alexe-Sandra Vu, a quant à elle déclaré : « ces jeunes n’ont pas de haine des gendarmes. Ils voulaient avoir des explications avec la famille et les proches du meurtrier présumé. On suppose que ça aurait dégénéré ensuite mais rien ne peut le prouver ».

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