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  • © 2020 AFP | Crée le 19.01.2020 à 15h18 | Mis à jour le 19.01.2020 à 15h20
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    Les deux principaux protagonistes de la crise en Libye, Fayez al-Sarraj (g), chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU, et Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, seront présents à Berlin, mais ne devraient pas siéger à la même table FETHI BELAID, HO-AFP/Archives

    Les dirigeants des principaux pays impliqués dans le conflit qui déchire la Libye se réunissent dimanche à Berlin pour tenter de relancer le processus de paix, et d'éviter que la guerre civile ne le transforme en "deuxième Syrie".

    L'objectif principal de ce sommet sous l'égide de l'ONU, qui s'ouvre en début d'après-midi et doit se terminer tard le soir, est de mettre fin aux interférences étrangères multiples dans cet Etat, où le conflit se nourrit d'appétits autour de ses importantes réserves en pétrole, de rivalités politiques régionales et de jeux d'influence.

    Un engagement à respecter l'embargo sur les livraisons d'armes, décrété en 2011 mais resté largement lettre morte, est notamment attendu, selon le projet d'accord final vu par l'AFP. Il doit aussi lancer un appel à un arrêt "total" et durable des hostilités sur le terrain.

    "La conférence peut être un premier pas pour la paix en Libye", a jugé le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, hôte du sommet, au quotidien Bild publié dimanche.

    L'émissaire de l'ONU pour la Libye Ghassan Salamé a indiqué à l'AFP que la Libye avait "besoin" que les interférences étrangères, qui attisent le conflit, "cessent".

    Entre l'arrivée récente sur le terrain de militaires turcs, la présence soupçonnée de mercenaires russes et l'afflux continu d'armes livrées par plusieurs Etats, la communauté internationale craint de voir le conflit dégénérer.

    - Pas à la même table -

    "Il s'agit d'un conflit régional qui s'étend et qui ressemble de plus en plus à la Syrie", a indiqué samedi soir un haut responsable du Département d'Etat américain sous couvert d'anonymat. "C'est la raison pour laquelle toute la communauté internationale se mobilise".

    L'Europe redoute en outre un nouveau flux de migrants vers ses côtés, une crainte sur laquelle joue la Turquie pour justifier son intervention. "La violence à Tripoli provoquerait de nouveaux flots de réfugiés", a indiqué samedi soir la présidence turque.

    Les deux principaux protagonistes de la crise en Libye, Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU, et Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, seront présents à Berlin. Mais ils ne devraient pas siéger à la même table.

    Le premier est soutenu par la Turquie tandis que le second l'est par la Russie.

    Les dirigeants de ces deux puissances, qui jouent aujourd'hui un rôle clé en profitant du vide laissé par les Européens, retrouvent à Berlin notamment les dirigeants égyptien, français, italien ou allemand.

    "Laisser la Libye à la merci d'un seigneur de guerre serait une erreur de portée historique", a lancé samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, parlant du maréchal Haftar.

    La France est elle aussi soupçonnée par ses partenaires européens de soutenir l'homme fort de l'Est libyen plutôt que le GNA. Il faut "voir les choses telles qu'elles sont, le rapport de force tel qu'il est" avec le maréchal Haftar qui contrôle avec ses alliés "grosso modo 80% du territoire", fait valoir une source diplomatique française.

    - Cessez-le-feu -

    Sur le terrain, l'ONU espère aussi lors de cette conférence "consolider le cessez-le-feu" obtenu par Moscou et Ankara et entré en vigueur depuis le 12 janvier.

    Jusqu'ici, la trêve a été plus ou moins respectée entre les forces du maréchal Haftar à celles du GNA aux portes de la capitale.

    Après s'être emparé de l'Est et d'une grande partie du Sud libyen, le maréchal Haftar est parti à la conquête du centre du pouvoir à Tripoli, tablant sur une victoire éclair. Mais il fait face depuis début avril à une résistance farouche.

    Son rival le chef du GNA a demandé, dans une interview à paraître dimanche dans le quotidien allemand Welt, l'envoi en Libye d'une "force militaire internationale" sous l'égide de l'ONU au cas où le maréchal Haftar reprendrait les combats.

    Elle aurait pour mission de "protéger la population civile", a-t-il dit.

    Dans ce contexte, les forces pro-Haftar ont bloqué samedi les principaux terminaux pétroliers de l'est de la Libye, jetant un froid à la veille du sommet de Berlin. Une manière pour elles de protester contre l'intervention turque dans le pays.

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