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  • © 2016 AFP | Crée le 09.11.2016 à 17h03 | Mis à jour le 09.11.2016 à 17h09
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    Une Américaine, partisan de Hillary Clinton, s'effondre à l'annonce des résultats de la présidentielle, le 8 novembre 2016 au Javits Convention Center à New York DON EMMERT-AFP

    Une chape de plomb est tombée mardi soir sur la soirée électorale d'Hillary Clinton à New York, au fur et à mesure que sur l'écran géant, la carte électorale se colorait du rouge des républicains et de Donald Trump.

    Le milliardaire n'a pas encore gagné la Maison Blanche, mais pour beaucoup, ce n'était plus qu'une question de temps.

    Personne ne s'attendait à une pareille claque. Certains se disaient que ce serait serré, beaucoup professaient par principe leur nervosité en arrivant... mais qui imaginait que la soirée se transformerait en enterrement?

    A la buvette, sous la salle où Hillary Clinton était censée écrire une page d'histoire en fin de soirée, deux jeunes femmes pleurent déjà à gros sanglots, et la bière coule à flot.

    A une table, deux femmes regardent dans le vide, la main sur le front, en silence. "C'est irréel", dit Margarita, jeune fonctionnaire, une bière devant elle.

    Elle craint une nouvelle ère, pas seulement politique. Elle craint cette partie de l'Amérique qui a voté pour le populiste. "Nos vies ne sont plus en sécurité, en tant que femmes queer et femmes de couleur", affirme-t-elle, cherchant ses mots, sans trop savoir quoi dire.

    - 'On vit dans une bulle' -

    Le thème de l'ignorance revenait souvent.

    "Ils ont sûrement raté l'école", lâche Elmy Bermejo, venue exprès de San Francisco. "Ils ne connaissent pas l'histoire et ne comprennent rien au monde".

    Mais elle tente de positiver. "Après un shot de tequila, je vais reprendre mes esprits et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne soit pas réélu, car c'est ça, la démocratie".

    Le choc dominait sur la colère. Surtout à New York, dans cet îlot progressiste, si loin des campagnes où une certaine Amérique s'est révoltée contre les Obama et les Clinton du monde.

    "On savait que ce serait serré, mais pas si serré", affirme Evynn Stengel, 22 ans, qui avait commencé à boire avant même l'annonce des résultats.

    "J'ai l'impression qu'on vit dans une bulle à New York, pour moi voter pour Trump est aberrant", ajoute-t-elle.

    A côté d'elle, Yanni Trittas, 25 ans, jeune élu local: "ce sont des gens qui s'accrochent au racisme et à la xénophobie", une intolérance qui vient selon lui des baisses d'investissements dans l'éducation... à l'initiative des républicains, accuse-t-il.

    - Lugubre -

    Les mines avaient commencé à s'allonger vers 21H00 locales, à mesure que les résultats tombaient.

    "Ca va pas fort", lâchait Joan Divenuti, retraitée des chemins de fer venue du Massachusetts, affaissée sur une barrière. "La Floride a toujours été un problème", dit-elle en secouant la tête. Donald Trump a ensuite gagné la Floride.

    Puis les supporteurs, initialement loquaces pour évoquer la perspective d'une présidente Clinton, certains habillés aux couleurs de la candidate ou le visage peint d'un "H", sont devenus réfractaires à parler aux centaines de journalistes cherchant à retranscrire la nervosité palpable.

    Les têtes oscillaient entre les écrans géants, les voix des journalistes résonant dans l'immense espace dans un silence glacial, et les smartphones, que chacun rafraîchissait frénétiquement dans une quête désespérée de bonne nouvelle.

    Mais le modèle du New York Times ne cessait d'annoncer des mauvaises nouvelles, prédisant soudain 53% de chances que Donald Trump l'emporte, puis 70%, puis 87% à 22H30...

    Tentant de galvaniser la foule, le gouverneur de New York Andrew Cuomo martelait au même moment: "nous avons foi que Hillary Clinton sera la prochaine présidente des Etats-Unis".

    A 22H44, l'aiguille du modèle passait à 93%...

    Ce faisant, les membres de l'équipe de campagne de la démocrate ont disparu, évitant à tout prix les journalistes. Silence radio en provenance de l'entourage d'Hillary Clinton, réfugiée avec Bill dans un hôtel à quelques kilomètres à Manhattan.

    Les bénévoles qui restaient devenaient tendus avec la presse, leur interdisant d'aller dans une grande salle secondaire où étaient massés plusieurs milliers de supporteurs abattus.

    "Je ne suis pas croyante, mais je prie", disait Anabel Evora, 51 ans, originaire du Tennessee, en s'accrochant sans trop y croire à un ultime espoir. "Je suis triste. Je crois que je vais pleurer".

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