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  • © 2019 AFP | Crée le 11.01.2019 à 23h16 | Mis à jour le 11.01.2019 à 23h20
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    Le président du comité olympique japonais Tsunekazu Takeda lors d'un entretion avec l'AFP, le 19 janvier 2018 à Tokyo Toshifumi KITAMURA-AFP/Archives

    À dix-huit mois des Jeux Olympiques de Tokyo, la justice française a franchi un cap embarrassant pour les organisateurs en décidant de poursuivre l'homme-clé de la candidature japonaise, pour des soupçons de corruption autour de l'attribution de ces JO-2020.

    Tsunekazu Takeda, 71 ans et président du Comité olympique japonais, a été mis en examen le 10 décembre à Paris pour "corruption active" par le juge Renaud Van Ruymbeke, également saisi de soupçons similaires sur l'attribution des JO de Rio-2016, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, confirmant une information du quotidien Le Monde.

    Ce membre du Comité international olympique (CIO), dont les déboires judiciaires posent désormais la question de son maintien au sein de l'instance, est soupçonné d'avoir autorisé deux versements suspects pour un total de 2,8 millions de dollars singapouriens (1,8 million d'euros) en 2013 pendant la campagne de candidature japonaise. En septembre 2013 à Buenos Aires, Tokyo avait décroché ses jeux par 60 voix contre 36 pour Istanbul.

    Dans un communiqué transmis à l'AFP, M. Takeda a récusé toute "malversation" et assure vouloir "coopérer" avec les enquêteurs pour lever le moindre "doute".

    Actuellement vice-président du comité d'organisation des JO-2020, il avait déjà été interrogé début 2017 par des magistrats de Tokyo, à la demande de la justice française.

    L'information judiciaire française, ouverte en mai 2016 après une enquête du parquet national financier, s'est intéressée aux deux paiements, effectués en juillet et octobre 2013 au profit de la société Black Tidings, à Singapour, sous le libellé "Tokyo 2020 Olympic Game Bid" et en provenance d'un compte dans une banque japonaise.

    Cette structure était gérée par un consultant proche de Papa Massata Diack, personnage central de plusieurs affaires de corruption au sommet du sport mondial.

    Dans ces affaires, la compétence de la justice française s'explique notamment par le fait que des fonds ont pu être blanchis en France.

    - Rapports de lobbying -

    Peu après la révélation de ces accusations, le Comité olympique japonais avait désigné un panel de trois juristes, lequel avait blanchi en septembre 2016 le comité de campagne sans pouvoir cependant mener des investigations poussées.

    Selon les instances olympiques nippones à l'époque, la somme suspecte correspondait à des "rémunérations légitimes d'un consultant" et personne ne savait que Black Tidings était liée à Papa Massata Diack, dit "PMD". Selon Le Monde, Takeda a justifié en février 2017 ces versements devant rétribuer des rapports de conseil en lobbying dont le sérieux est mis en doute par les enquêteurs.

    Papa Massata Diack, ancien puissant consultant marketing de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), présidée de 1999 à 2015 par son père Lamine Diack, lui-même membre influent du CIO, est soupçonné d'avoir touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vin sur des contrats de sponsoring ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO de 2016 et 2020.

    Dans la presse, il s'en est toujours défendu. Mais réfugié au Sénégal, il n'a jamais été entendu par la justice française, qui a lancé un mandat d'arrêt international contre lui alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français.

    Courant 2013, "PMD" avait reçu plusieurs transferts de fonds d'Asie, notamment d'un représentant de Black Tidings, Tan Ton Hang, qu'il avait retirés à Paris, selon l'enquête. Il aurait également acquis, à Paris en juillet 2013, pour 131.400 euros de montres et articles de luxe, dont une partie - 85.000 euros - a été payée par Black Tidings.

    L'enquête sur les JO de Tokyo, qui a été élargie à ceux de Rio-2016, est née des investigations menées contre un vaste système de corruption mis en place au sein de l'IAAF pour permettre d'éviter ou de retarder les sanctions contre des athlètes russes.

    Un autre membre du CIO, depuis suspendu, est poursuivi dans cette enquête: l'ex-sprinteur namibien Frankie Fredericks a été mis en examen en novembre 2017 pour "corruption passive" et "blanchiment" dans le volet des JO-2016 de Rio.

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