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  • © 2020 AFP | Crée le 28.01.2020 à 14h13 | Mis à jour le 28.01.2020 à 14h15
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    Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche le 27 janvier 2019 SAUL LOEB-AFP

    Donald Trump dévoile mardi son plan de paix pour le Proche-Orient, salué comme "historique" par Israël mais qui n'a que peu de chances d'aboutir tant il est rejeté d'avance, avec force, par les Palestiniens.

    Après plus de deux ans de travail discret et plusieurs reports, le président des Etats-Unis a donné rendez-vous à 12H00 (17H00 GMT) pour son "très grand plan".

    Il ne sera pas seul. Comme pour mieux souligner à quel point Washington s'est rapproché de l'Etat hébreu sous sa présidence, il sera flanqué, pour cette annonce solennelle depuis la Maison Blanche, du Premier ministre israélien, son "grand ami" Benjamin Netanyahu, reçu dès lundi dans le Bureau ovale.

    L'objectif, l'ex-homme d'affaires new-yorkais qui se targue d'être un négociateur hors pair l'avait fixé en confiant à son gendre et conseiller Jared Kushner, au printemps 2017, l'épineuse tâche de concocter une proposition susceptible d'aboutir à "l'accord ultime" entre Israéliens et Palestiniens : réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.

    "Cela fait de nombreuses, nombreuses, nombreuses années, des décennies et des siècles, que l'on recherche la paix au Proche-Orient. Et ça, c'est une opportunité d'y parvenir", a-t-il réaffirmé lundi avec Benjamin Netanyahu.

    "Je pense qu'il a une chance" de favoriser la paix, a-t-il ajouté, affichant un optimisme à toute épreuve malgré le "non" catégorique de l'Autorité palestinienne qui juge que Washington n'a plus la crédibilité nécessaire pour agir en médiateur après une série de décisions favorables à Israël.

    - "Déjà mort" -

    "Nous pensons qu'in fine, nous aurons le soutien des Palestiniens", s'est-il même risqué à prédire, misant sur l'appui, loin d'être acquis, des autres pays arabes.

    Selon de hauts responsables palestiniens, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain et juge son plan "déjà mort".

    Et le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé par avance la communauté internationale à boycotter le projet, contraire selon lui au droit international.

    "Ce n'est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient", a-t-il martelé, jugeant que l'initiative visait avant tout à protéger "Trump de la destitution" et "Netanyahu de la prison".

    Signe que le calendrier est délicat, à un mois de nouvelles élections en Israël où Benjamin Netanyahu est aux prises avec une inculpation pour corruption, le locataire de la Maison Blanche a aussi reçu lundi son principal opposant, Benny Gantz.

    Mais c'est avec "Bibi" qu'il a choisi d'apparaître devant les caméras.

    Et comme à chaque fois qu'il se trouve en présence de Donald Trump, le Premier ministre israélien n'a pas dissimulé son enthousiasme.

    "Merci pour tout ce que vous avez fait pour Israël", a-t-il lancé, citant la ligne dure adoptée contre l'Iran, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu ou encore la décision de ne plus considérer les colonies israéliennes en Cisjordanie comme "contraires au droit international" -- autant de virages diplomatiques qui ont braqué les Palestiniens.

    - 50 milliards -

    Dimanche, Saëb Erekat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a indiqué à l'AFP qu'il se réservait le droit de se retirer des accords d'Oslo, qui encadrent leurs relations avec Israël.

    Aux termes de l'accord intérimaire dit d'Oslo II de septembre 1995 entre l'OLP et Israël, la Cisjordanie avait été partagée en trois zones: A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, B, sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien, et C, sous contrôle civil et sécuritaire israélien.

    Or le plan de Donald Trump "va transformer l'occupation temporaire en occupation permanente", a dénoncé Saëb Erekat.

    Le projet américain a aussi été rejeté par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas.

    Le chef du mouvement islamiste Ismaïl Haniyeh a mis en garde contre une "nouvelle phase" de la lutte palestinienne contre l'occupation israélienne.

    Les Etats-Unis ont présenté en juin le volet économique de leur plan, qui prévoit environ 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les détails concrets de ce projet restent l'objet de spéculations.

    Selon les Palestiniens, le plan américain comprend l'annexion par Israël de la Vallée du Jourdain, vaste zone stratégique de la Cisjordanie, et des colonies en Territoires palestiniens, ainsi que la reconnaissance officielle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël.

    Y aura-t-il un Etat palestinien dans la proposition américaine? Le mystère demeure. Mais Donald Trump et Jared Kushner ont refusé jusqu'ici d'utiliser le terme, rompant avec la position traditionnelle de la communauté internationale en faveur d'une solution "à deux Etats".

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