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  • © 2016 AFP | Crée le 14.06.2016 à 07h31 | Mis à jour le 14.06.2016 à 07h35
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    Jorge Rodriguez, un proche du président vénézuélien Nicolas Maduro au Tribunal suprême de justice à Caracas, le 13 juin 2016

    Confronté à une grande impopularité, le président vénézuélien Nicolas Maduro a tenté lundi d'étouffer le processus de référendum visant à le révoquer, pendant que l'opposition cherchait à mobiliser l'Amérique latine pour accentuer la pression.

    Le camp gouvernemental a déposé à la mi-journée un recours devant le Tribunal suprême de justice - institution accusée par l'opposition de faire le jeu du chavisme (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) - pour "fraude" supposée dans la collecte des signatures.

    "Nous sommes venus au Tribunal suprême de justice pour introduire un recours, afin que les droits constitutionnels des Vénézuéliens soient préservés", a déclaré à la presse Jorge Rodriguez, nommé par le président pour surveiller le processus du référendum.

    Vendredi, M. Rodriguez avait affirmé que des irrégularités avaient été constatées, les signatures de mineurs ou de personnes décédées ayant été comptabilisées.

    Ce recours en justice des chavistes intervient alors que le référendum anti-Maduro fait son chemin, malgré un processus long et complexe.

    Après un mois d'attente, le Conseil national électoral (CNE) a fini par valider la semaine dernière 1,3 million de signatures sur 1,8 million recueillies, alors qu'il en fallait 200.000 pour lancer le processus.

    La présidente du CNE Tibisay Lucena a ensuite annoncé que la confirmation par empreinte digitale des signatures aurait lieu du 20 au 24 juin, tout en menaçant d'arrêter le processus en cas de violences.

    Le Venezuela est au bord de l'implosion, déchiré par une bataille politique entre le Parlement contrôlé par la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre-droit) et le gouvernement socialiste, dans un climat d'exaspération populaire lié à l'effondrement économique de ce pays pétrolier.

    Affaibli par un taux d'impopularité record, sept Vénézuéliens sur dix souhaitant son départ, Nicolas Maduro multiplie les signes de nervosité face à l'éventualité de cette consultation populaire.

    Avant le recours de lundi, il avait déjà cherché samedi à décourager l'opposition en écartant toute possibilité de référendum en 2016.

    - Pression internationale croissante -

    Si l'opposition de centre-droit "remplit les conditions requises, le référendum révocatoire aura lieu l'an prochain, c'est tout", a-t-il assuré, ce qui, aux termes de la Constitution, empêcherait la tenue de nouvelles élections.

    Un référendum organisé après le 10 janvier 2017 et couronné de succès n'aurait ainsi que peu d'impact sur le pouvoir au Venezuela, entraînant uniquement le remplacement du dirigeant socialiste par son vice-président jusqu'à la fin de son mandat, en 2019.

    Le chef de l'Etat affronte depuis plusieurs mois une opposition de plus en plus virulente et qui cherche, après avoir conquis le Parlement, à obtenir son départ anticipé.

    Il est également confronté à une pression internationale croissante.

    L'opposant vénézuélien Henrique Capriles, ex-candidat à l'élection présidentielle, a entamé lundi au Paraguay et en Argentine une tournée latino-américaine en faveur de l'organisation du référendum anti-Maduro.

    "Le Venezuela vit la pire crise de son histoire (...) Ne nous laissez pas seuls", a lancé M. Capriles à Asuncion, après avoir été reçu par le président paraguayen Horacio Cartès, un allié de l'opposition vénézuélienne.

    "Nous avons besoin de votre aide, de celle de nos frères de la région, pour que la Constitution soit respectée. Nous demandons que le Mercosur et l'Unasur (deux organisations de pays latino-américains, ndlr) exigent de Maduro le respect de la Constitution", a-t-il déclaré.

    Dans l'après-midi, Henrique Capriles devait également être reçu à Buenos Aires, au palais présidentiel, par le président argentin de centre-droit Mauricio Macri, qui s'est lui aussi montré très critique envers le gouvernement vénézuélien.

    Par ailleurs à Saint-Domingue, l'Organisation des Etats américains (OEA) entame lundi son assemblée générale, où la situation du Venezuela, qui fera l'objet d'une session extraordinaire le 23 juin, devrait être évoquée.

    Dans un récent rapport, le secrétaire général de l'organisation Luis Almagro avait estimé que le Venezuela connaissait une "altération de son ordre constitutionnel" affectant la démocratie.

    Il plaide pour l'application de la charte démocratique, qui pourrait mener à la suspension de l'adhésion du pays sud-américain à l'OEA.

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