C’est une rencontre qu’ils ne sont pas près d’oublier, d’autant que cela faisait un an que ces plongeurs habituels ne s’étaient pas équipés de bouteilles.

Samedi dernier, alors qu’ils étaient en pleine plongée, Laurent et Aline Cadinot se sont retrouvés quasiment nez à nez avec une baleine à bosse, à une distance qu’ils évaluent « entre 5 et 10 mètres ». La rencontre s’est déroulée passe de Dumbéa, au niveau du spot aux surfeurs. D’après la taille et la coloration du cétacé, il s’agissait d’un juvénile.

« On a vu apparaître une ombre, explique Laurent, avec un scintillement encore bien présent dans les yeux. On s’est demandé ce qui nous arrivait et on est resté scotchés, immobiles. J’ai l’impression que la baleine a dévié sa route dans notre direction et lorsqu’elle nous a vus, elle est repartie, majestueuse. On a vraiment réalisé la chance de l’avoir vue après notre plongée. »

Deux jours après, le couple reste impressionné par la masse du cétacé et par la grâce de son déplacement. D’autant que ces quelques secondes capturées sous l’eau sont plutôt rarissimes. « Les responsables du club de plongée nous ont dit qu’ils n’en n’avaient jamais vu en évolution sous l’eau ! »

L’observation de cette espèce migratrice dans nos eaux peut se faire chaque année à cette période, de juillet à septembre : elles viennent dans le lagon pour se reproduire. Le reste de l’année, elles s’alimentent en Antarctique, grâce aux bancs de krill.

Reste que l’attitude qu’ont eu Laurent et Aline est la bonne, indique Solène Derville, post-doctorante à l’IRD (institut pour la recherche et le développement) de Nouméa, qui intervient aussi pour le compte d’Opération cétacés : « lorsqu’on a un coup de chance et que l’on observe une baleine sous l’eau, il est interdit de s’en approcher intentionnellement. »

Depuis la surface, les bateaux doivent observer une distance minimale de 100 mètres avec le géant des mers. Ces dispositions sont prévues par le code de l’environnement de la province Sud.