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  • © 2020 AFP | Crée le 04.04.2020 à 08h27 | Mis à jour le 04.04.2020 à 08h30
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    Une employée de l'aéroport d'Orly et une militaire française inspecte une tente équipée pour soigner des patients infectés par le nouveau coronavirus, le 3 avril 2020 au sud de Paris GEOFFROY VAN DER HASSELT-AFP

    Encore très timidement, une lueur d'espoir commençait vendredi à percer en Europe à la faveur d'un certain ralentissement de la propagation du coronavirus, qui y a déjà fait plus de 40.000 morts, mais les Etats-Unis et le Royaume-Uni faisaient face à une explosion de la maladie.

    La pandémie menaçait aussi d'une catastrophe dans les pays en guerre.

    Après 1.200 morts en 24 heures, un chiffre inédit dans cette pandémie démarrée en décembre en Chine, les Américains se préparent au pire et bâtissent des hôpitaux de campagne de Los Angeles à Miami ou New York, avec des milliers de lits supplémentaires de réanimation.

    Idem au Royaume-Uni où un vaste hôpital de campagne d'un potentiel de 4.000 lits a été inauguré vendredi à Londres, et où la menace est telle que la reine Elisabeth II, fait rarissime, doit prononcer dimanche une allocution.

    La pandémie de Covid-19 a déjà tué plus de 40.000 personnes en Europe, dont plus des trois quarts en Italie, en Espagne et en France, selon un bilan établi par l'AFP vendredi.

    Le seul espoir est celui d'un ralentissement de la propagation du virus, après maintenant des semaines de confinement quasi-généralisé.

    "Nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel", a ainsi espéré l'infirmier italien Paolo Miranda qui chronique sur son compte Instagram la lutte contre la pandémie dans son hôpital de Crémone (nord). La contagion, qui a fait à ce jour 14.700 morts en Italie, pays le plus endeuillé par la pandémie, se poursuit mais confirme son ralentissement entamé il y a une semaine environ, avec une hausse de seulement 4% des cas.

    En Espagne aussi, deuxième pays le plus endeuillé derrière l'Italie, où le nombre de morts en 24 heures a encore dépassé les 900, pour un total de près de 11.000 décès, l'espoir repose sur le ralentissement du rythme des contagions et hospitalisation, assurent les autorités.

    La chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays n'est certes pas le plus touché et a réussi à éviter à ce jour une forte mortalité, l'a dit vendredi : "les derniers chiffres (..) aussi élevés soient-ils, apportent très prudemment un peu d'espoir".

    Les mesures de restrictions doivent toutefois être maintenues, assurent les autorités sanitaires.

    A fortiori en France, où le bilan journalier est reparti à la hausse vendredi avec 588 morts en milieu hospitalier pour un total désormais de plus de 6.500 morts, maisons de retraite comprises.

    La moitié de l'humanité est désormais soumise à des mesures de confinement, parfois très strictes, avec des conséquences économiques et sociales catastrophiques.

    - Confinement renforcé -

    Après la Russie, qui a prolongé jeudi ses mesures de confinement pour un mois, c'est la Turquie qui a renforcé ses restrictions vendredi, fermant plus de 30 villes dont Istanbul et Ankara à la circulation automobile pour 15 jours, et étendant aux jeunes le confinement strict déjà imposé aux plus de 65 ans.

    "Dans tout notre pays, les personnes de moins de 20 ans (...) n'auront plus le droit de sortir dans la rue", a déclaré le président Erdogan.

    Selon le dernier comptage de l'AFP, plus d'un million de personnes dans le monde ont été testées positives au nouveau coronavirus, une fraction du nombre réel de malades, un grand nombre de pays ne testant que les cas graves.

    Avec plus de la moitié des plus de 57.000 décès dans le monde, l'Europe reste le continent le plus touché.

    Le Royaume-Uni, dont le gouvernement a été critiqué pour sa gestion de la crise, a enregistré vendredi un record de 684 décès en 24 heures et compte désormais plus de 3.600 morts.

    Mais les Etats-Unis sont en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie.

    En 24 heures, 1.169 morts ont été enregistrés: une hausse énorme d'un tiers par rapport au comptage de la veille (884) et le bilan quotidien le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.

    Le virus y a déjà tué au total près de 7.000 personnes et devrait y faire entre 100.000 et 240.000 morts, selon la Maison Blanche.

    A New York, les passants portaient vendredi plus de masques, parfois artisanaux, écharpes ou bandanas, après l'appel du maire à se couvrir le visage pour contenir la propagation du coronavirus.

    Les scientifiques du gouvernement américain estiment en effet désormais que le nouveau coronavirus est sans doute transmis par les gens lorsqu'ils parlent et respirent, pas seulement quand ils toussent ou éternuent.

    Mais ce revirement brutal des autorités, qui avaient passé des semaines à dissuader le public d'en porter, en décourageait d'autres.

    "Je n'arrête pas d'entendre des messages contradictoires", confiait un passant, Adam Alvaro.

    Un peu moins de la moitié des piétons appliquaient la consigne à Manhattan, selon une observation des journalistes de l'AFP.

    - "Le pire est à venir -

    Mais c'est aussi dans les pays en conflit que le "pire est à venir", a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

    "La tempête du Covid-19 arrive maintenant sur tous les théâtres de conflit", a-t-il déclaré, citant la Syrie, l'Ukraine en passant par la Libye, le Yémen, la Birmanie ou encore la Colombie.

    En Chine, pays d'où est partie la pandémie en décembre et dont le bilan officiel de 3.322 morts a fini par susciter des soupçons de sous-évaluation, un moment de recueillement national sera observé pendant trois minutes samedi à 02H00 GMT à la mémoire des personnes décédées.

    La quarantaine drastique a commencé à y être levée: la circulation reprend et les magasins rouvrent, mais la population reste sur le qui-vive.

    En Afrique - où le président du Niger Mahamadou Issoufou a réclamé "un plan Marshall" pour le continent - et dans d'autres pays du monde dépendant des importations pour leur nourriture et des exportations pour les payer, des centaines de millions de personnes sont menacées de pénuries alimentaires, a prévenu vendredi l'ONU.

    - "Profonde récession" -

    A travers le monde, économies et travailleurs sont les victimes collatérales du virus.

    L'activité du secteur privé dans la zone euro a chuté en mars à son plus bas niveau historique, selon le cabinet d'information économique Markit.

    Partout, le chômage explose. L'Espagne a enregistré en mars plus de 300.000 nouveaux demandeurs d'emploi.

    Aux Etats-Unis, 6,6 millions de personnes supplémentaires ont demandé une allocation chômage lors de la semaine écoulée, le double du chiffre déjà record de la semaine précédente. Et le taux de chômage est monté en mars à 4,4%, niveau record en plus de 10 ans.

    Quant à l'Amérique latine, elle entre dans une période de "profonde récession" économique, a annoncé vendredi une agence spécialisée des Nations unies.

    burs-ayv-elc/leo

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