Sur le fond, le discours de Philippe Germain s'est inscrit dans le fil de l'Accord de Nouméa, en rappelant qu'il s'agissait d'un processus de décolonisation et en appuyant notamment sur les notions de « pleine reconnaissance de l'identité kanak », de rééquilibrage puis d'émancipation, notamment économique.
Sur beaucoup de points, il n'a pas véritablement proposé des axes de travail mais plutôt des méthodes. Comme créer une commission pour atteindre « l'inaccessible étoile » celle d'un consensus sur le choix d'un drapeau et d'un nom de pays, créer une « instance dédiée » pour travailler sur la refonte de la clé de répartition, créer un conseil calédonien de la famille qui soit force de proposition en matière de politique familiale.
Nouveauté, Philippe Germain a insisté sur la « calédonisation des emplois », comme le retour des gendarmes calédoniens avec un (très) ambitieux objectif de faire passer leur proportion de 25 à 75 %. « Ce plan d'action doit servir d'exemple pour les autres administrations régaliennes, notamment la justice. »
Autre nouveauté, c'est le chapitre mine, secteur dont Philippe Germain est le dépositaire en attendant que le Palika et l'UC s'accordent. Le président du gouvernement souhaite mettre en place une stratégie pays dans le sens d'un plus grand contrôle de la puissance publique. Il a également avancé l'idée de mettre en place une redevance domaniale destinée à alimenter un fonds pour les générations futures.
Prononcer des discours n'a pas particulièrement l'air d'être la tasse de thé de Philippe Germain. Pendant près de deux heures, sa déclaration de politique générale, parsemée de quelques liaisons dangereuses et fourchages de langue a parfois pris des allures d'épreuve.
Sur la forme aussi, mais plus politique, les élus FPU et UCF (loyalistes mais pas Calédonie ensemble) se sont plaints d'avoir eu connaissance du discours hier soir, « à 20 h 23 ». « On a fait des propositions d'aménagement mais on nous a opposé une fin de non-recevoir », a indiqué Cynthia Ligeard, présidente sortante. Raison pour laquelle l'ensemble des élus FPU et UCF considèrent désormais qu'ils sont dans l'opposition.
Retrouvez dans votre édition papier de demain mardi les analyses et les réactions.
Pierrick Chatel
De?claration de politique ge?ne?rale du gouvernement Germain - 13 avril 2015 [2]