Aventure. Il avait prévu de mettre entre « 45 et 60 jours » pour traverser, en solitaire, la Calédonie du Sud au Nord en alternant entre kayak, marche, course à pied et VTT. Il devrait terminer en quarante jours et arriver vendredi à Bélep.
Il s’excuserait presque de trop parler. Comment lui en vouloir ? D’abord parce que depuis son départ de l’île des Pins il y a plus d’un mois, David Battie passe presque toutes ses journées à progresser vers le Nord, seul, au milieu de la nature. Ensuite parce que le professeur et formateur d’EPS de 36 ans a des anecdotes à raconter, des impressions à partager. Une joie à communiquer, aussi. Celle d’un aventurier qui voit « enfin la ligne d’arrivée ». C’était ce mardi matin, « à 400 mètres d’altitude, au pic d’Arama », entre Poum et Ouégoa. « La vue est à couper le souffle, s’enthousiasmait le jeune papa. J’aperçois Bélep. Après trente-sept jours d’efforts et près de 800 kilomètres » parcourus, « c’est beaucoup d’émotions ».
Pas de larmes mais plutôt un large sourire, comme ceux croisés ces derniers jours, entre sa marche sur les pistes, sa « vingtaine de kilomètres en VTT » et ses coups de pagaie sur le fleuve Diahot. « La Calédonie est aussi magnifique dans les paysages que dans l’humain. Entre les tribus de Teindu et de Bas Coulna, par exemple, toutes les voitures s’arrêtaient pour me proposer de monter. Il y a même une petite dame qui m’a dit : “Viens, c’est dur là-bas, grimpe dans la benne, on ne dira rien…” »
« Sourires, conseils, coups de pouce » et « chevaux sauvages » croisés rythment la fin de parcours de David Battie, en passe d’achever sa deuxième paire de chaussures. « J’ai deux trous dans chaque pompe, rigole-t-il. On voit mes chaussettes. »
Aujourd’hui, il prévoit de s’accorder « une quatrième journée de repos » depuis le 5 septembre. Avant, demain et vendredi, d’affronter une mer compliquée sur son kayak à voile jusqu’à l’île Yandé, puis Bélep, fin de sa « diagonale du fou ».
A.F.