
«Durant les vacances et quelques jours avant la rentrée, les paroissiens du Consistoire et les parents ont œuvré pour maintenir propres l’établissement et ses espaces verts afin que nous ne soyons pas submergés à la rentrée. Le personnel a également mis la main à la pâte pour refaire quelques peintures », précise Michel Tein, le chef d’établissement de Baganda.
Mardi matin, dès 7 h 30, la quasi-totalité des deux cent quarante et un élèves des trois secteurs (internat, école primaire et collège) ont été accueillis par le personnel de l’établissement. La plupart étaient accompagnés de leurs parents, alors qu’ils sont originaires de Kaala-Gomen, Hienghène, Pouébo, Poum, Arama, Voh et Koné.
Après la coutume d’accueil en présence des autorités coutumières de la tribu de Païta et de Baganda et le culte d’ouverture célébré par le pasteur Édouard Kaloie, Michel Tein, la direction de chacun des secteurs et José Tardivel, le président de l’APE, ont fourni les informations nécessaires au seuil de cette nouvelle année scolaire.
Mise au point
« La rentrée au collège s’est déroulée en deux temps et dans de bonnes conditions. Pratiquement tous les élèves sont là », souligne Éric Gravina, le directeur du collège. « Lundi, tous les élèves demi-pensionnaires qui sont apparus dans les faits divers en 2017 - absentéisme, travail non fait, mauvais comportement, etc. - ont été convoqués à 9 heures pour un entretien avec moi-même, leur professeur principal et leurs parents pour mettre les choses au point afin qu’ils aient, cette année, une vie scolaire exemplaire. Puis, à partir de 16 heures, cela a été le tour des internes qui étaient dans la même situation ».
Mardi, à l’issue de l’appel, les cent cinquante-quatre élèves ont fait leur rentrée officielle au collège. « On note une légère diminution des effectifs au regard de ceux de l’année 2017. Il y a eu moins de rentrées en classe de 6e - la balance est donc déficitaire entre ceux qui sortent et ceux qui rentrent. Une diminution due à une baisse de la natalité et au départ de certains élèves vers d’autres établissements. »
Les élèves seront encadrés par quatorze professeurs, dont trois - arts, espagnol et musique - exerceront également au collège Boaouva à Poum. Il manque cependant encore à cette équipe, un enseignant de sport à mi-temps.
« Il existe une certaine stabilité du personnel mais on a toujours deux ou trois nouveaux professeurs qui intègrent l’équipe. Ce qui est une bonne chose, surtout au niveau des nouvelles technologies, que les anciens ont un peu de mal à maîtriser », précise le directeur.
Motiver les garçons
Une autre nouveauté cette année, le nouveau brevet des collèges. « A nous de relever le défi et d’être à la hauteur. En 2017, nous avons enregistré un taux de réussite de 70 % avec quelques mentions. Nous allons essayer de faire aussi bien », augure Éric Gravina. « Lors de l’année écoulée, on s’est aperçu que sur un taux d’affectation de 100 %, le problème reste le cas des garçons. Ils représentent, en effet, les 30 % qui ont raté le brevet. On peut déduire que les filles sont plus motivées. Ce manque de motivation chez les garçons pourrait venir du fait que, pour eux, l’enseignement n’est pas assez pratique. Il faudrait peut-être revoir cet aspect-là. »
Une vingtaine d’élèves, sur la quarantaine attendue, ont fait leur rentrée lundi après-midi dès 13 heures à l’internat, placé sous la responsabilité de Michel Tein. « Nous invitons les parents à inscrire leurs enfants que ce soit ceux de Kaala-Gomen ou des communes alentour », conseille le directeur de l’internat.
A l’issue des cours, les élèves internes sont pris en charge par quatre éducatrices et éducateurs polyvalents, intervenant la nuit à l’internat et le jour sur l’ensemble de l’établissement. Outre les internes, le réfectoire de l’internat accueille deux cent dix-sept demi-pensionnaires.
Les internes et leur encadrement continueront à travailler pour la troisième année sur un projet commun d’établissement dont la problématique est : « Comment accompagner l’enfant de Baganda à s’approprier le sens de l’école dans un esprit d’ouverture, de citoyenneté, de respect de l’autre et de son environnement afin de favoriser sa réussite et son épanouissement. » « Un projet qui impliquera aussi les parents et l’Église », insiste le chef d’établissement.
L’école primaire, dirigée par Marie-Françoise Teimboanou, a accueilli, également dans des conditions sereines quatre-vingt-sept enfants. Trente d’entre eux ont été répartis dans une classe unique de maternelle, placée sous la responsabilité d’Alice Poy Yethy, assistée d’une aide-maternelle. Ces élèves bénéficieront d’un accompagnement scolaire dispensé par une enseignante spécialisée. « Nous allons demander au vice-rectorat la création d’un poste en maternelle, car l’effectif est assez lourd », renseigne la directrice.
Les cinquante-sept élèves scolarisés à l’école élémentaire, dont l’effectif est relativement stable, ont été répartis au sein de trois classes.
Outre l’enseignement général en vigueur, les élèves de l’école élémentaire, comme ceux des autres secteurs, participent à des activités pédagogiques axées sur la langue et la culture kanak.