La présidente du tribunal correctionnel lui demande d’approcher. Sous les yeux de ce comptable au chômage, jugé vendredi pour des violences, les photos de sa compagne, le visage en sang, le nez brisé. L’homme de 28 ans esquisse un sourire. Il en rigolerait presque. « Ça vous fait rire monsieur ?, lui demande du tac au tac la magistrate. Vous avez vu ce que vous avez fait à votre femme ? »
Résultat, un nez cassé
L’histoire pour laquelle il comparaissait remonte au 13 avril. Ce Bouraillais est au volant de sa voiture quand l’envie lui vient d’allumer une cigarette. Sa compagne, avec laquelle il est en couple depuis cinq ans, lui demande de l’éteindre, leur fille de 20 mois étant à l’arrière. Mais le père de famille ne l’entend pas de cette oreille et prend mal la réflexion. Au lieu de discuter, ce comptable fait parler les poings. En clair, il tabasse sa compagne. Résultat, un nez cassé et de multiples traces au visage. « Elle a réagi en bonne maman car la petite n’a pas demandé à être asphyxiée par la fumée de votre cigarette. Si vous n’aimez plus votre femme ou si elle ne peut plus vous faire de réflexions, vous la quittez », affirmait la présidente qui regrettait que « les Calédoniennes ne portent pas facilement plainte, elles encaissent les coups et les hommes en profitent ».
Le substitut du procureur de la République, Hervé Ansquer, rappelait que le prévenu « a déjà frappé son père et, la semaine prochaine, il doit être jugé pour des violences sur les gendarmes. Ça commence à faire beaucoup ». Le tribunal a décidé de le condamner à une peine de 12 mois de prison dont 10 avec sursis mise à l’épreuve. Les juges l’ont envoyé au Camp-Est pour deux mois. Son avocate, Me Anne-Laure Dumons, avait souligné « le climat de violence dans lequel il a vécu toute son enfance ».