De nombreuses voiles de toutes les couleurs étaient bombées par le vent ce week-end, dans la baie de Sainte-Marie. Outre celles des windsurfeurs de l’Association calédonienne de planche à voile ou celles des Hobie-Cat du Catamaran club de Nouméa, d’autres, plus petites et plus lentes, tournaient elles aussi autour de bouées mouillées au niveau de la Côte-Blanche.
A l’intérieur de ces petites embarcations rectangulaires, des moussaillons de 7 à 14 ans qui participaient pour certains à leur première compétition. Car tel est le but de ces Optimist (lire repères) : former des marins à l’art des courses à la voile. « C’est l’idéal pour apprendre les bases de la navigation, mais aussi de la régate, explique Mathieu Loiseau, moniteur au sein de la Société des régates calédoniennes (SRC) depuis un peu moins d’un an. C’est un bateau qui a une très faible vitesse. On subit beaucoup le plan d’eau, ce qui force à bien l’analyser. »
De l’Optimist aux JO
Une étape par laquelle sont passés bon nombre de marins du Caillou, mais aussi bien du monde. Aux Jeux Olympiques de Londres, en 2012, près de 80 % des compétiteurs en voile étaient d’anciens pratiquants d’Optimist. En Calédonie, on peut notamment citer des noms bien connus du milieu nautique comme Mathieu Frei, Malo Leseigneur, la fratrie Le Pen ou encore Michel Quintin. Tous ont fait, à un moment ou à un autre, leurs armes à la SRC, qui existe depuis 1973. « C’est la meilleure école et un très bon tremplin pour aller vers d’autres séries comme la planche à voile, le 29er, l’Elliott ou encore le Hobie-Cat », expose ce dernier.
Cette année, ils sont 45 inscrits aux cours d’Optimist de la SRC, contre une vingtaine l’an dernier. L’un des rares clubs de voile du Caillou, avec Les Piroguiers du Mont-Dore, le Centre d’activités nautiques ou encore les Toiles du lagon, à Koumac, à proposer une formation sur ce type de bateau.
Seuls sur leur
embarcation
Parmi les petits voileux de la SRC, on compte notamment certains membres de famille des actuels marins calédoniens, à l’instar de Kalyan Le Pen, dont son grand frère Etienne a été champion du monde jeunes en Laser 4.7 en Thaïlande, en 2010. « Je fais de l’Optimist depuis que j’ai 7 ans. Ce que j’aime, c’est les sensations, surfer les vagues et faire la course avec les autres », raconte Kalyan, 11 ans. Seuls sur leur bateau, ils doivent apprendre à gérer eux-mêmes leur trajectoire en fonction des conditions météorologiques. « Ils peuvent aller où ils veulent, faire comme bon leur semble. C’est une liberté qu’ils n’ont pas souvent à cet âge-là », souligne Mathieu Loiseau.
Très vite à l’étroit sur ces embarcations que l’on surnomme parfois « pot de yaourt » à cause de leur forme et de leur taille, ces jeunes navigateurs viendront par la suite grossir les rangs des autres écoles de voile du Caillou. Pour Benjamin Benhayoun, 12 ans, le chemin est tout tracé. « L’Optimist, ça ne va pas assez vite, quand je serais grand, je ferais du 29er ». Du côté de son camarade Romain Lecoyer, 12 ans lui aussi, ce sera plutôt la planche à voile. Des disciplines où ils auront, dès le départ, un sérieux avantage.
Repères
Fiche technique
de l’Optimist
Doté d'une coque à fond plat et équipé d'une voile unique, l’Optimist est un petit dériveur monocoque de 2,36 mètres de long, léger, stable et très simple à manœuvrer. Il est souvent utilisé pour l'apprentissage de la voile chez les enfants, mais il est aussi utilisé pour des compétitions. Pratiqué dans 120 pays différents, l’Optimist est l'un des types de voilier les plus populaires au monde, avec plus de 150 000 bateaux officiellement enregistrés dans la classe.
Les résultats
du week-end
La 2e régate du challenge annuel de la SRC s’est courue en deux manches ce samedi dans des conditions musclées (entre 18 et 20 nœuds de vent). En open, c’est Romain Lecoyer qui s'est imposé face à Maxence Kesteman et Joséphine Castella. Du côté de la green fleet, ceux qui débutent en compétition, c'est Samuel David qui a terminé premier devant Martin Bouchet et Numa Barriol.
Le Catamaran club de Nouméa organisait en parallèle, sur le même parcours ou presque, la 2e manche du Trophée Pepsi de Hobie-Cat. Au terme des 7 régates, c’est le duo Luan le Boudec et Nicolas Baucher qui est arrivé devant Gaëlle Ravenel et Luc Enée/Herenui Burette et Loïc Marot complètent le podium.