L’écho de l’incident est resté dans les cercles intéressés à son traitement administratif, avant la toute récente publication de l’arrêté de mise en demeure au Journal officiel. L’histoire remonte en fait au 28 février dernier sur la mine. Une déclaration est adressée à la Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie, ou Dimenc : Vale Nouvelle-Calédonie vient de constater que, sur l’un de ses piézomètres, instruments mesurant la pression et évaluant la qualité des liquides dans le sol, a été décelée la présence de gasoil. Une détection dans une nappe d’eau située à faible profondeur. Dès l’information connue, « nous avons arrêté l’installation » observe l’industriel. Ce piézomètre est en effet posé non loin d’une cuve reliée à une station de distribution de carburant pour les engins miniers. Du coup stoppée. Une tranchée dite d’interception a été creusée.
Pompage réalisé
La cuve d’une capacité de 100 000 litres, qui ne s’est pas entièrement vidée dans l’épisode, a été déplacée. Un contrôle des autres piézomètres n’a rien révélé d’anormal au niveau de la nappe d’eau profonde. Une vérification de toutes les stations du site a en outre été lancée. Que s’est-il passé ? D’après Vale NC, au regard des premiers éléments de l’inspection, une conduite entre la cuve et la station a été jugée défectueuse et est a priori à l’origine du souci. La perte est estimée à plusieurs centaines de litres de gasoil. Selon les relevés, la pollution est restée circonscrite à un endroit précis. Un pompage du gasoil échappé a été mis en place, et au total, quatre cents litres ont pu être récupérés. La filiale du géant brésilien l’assure, aucune trace de carburant n’a été détectée sur les autres piézomètres.
La Dimenc a réalisé une « inspection circonstancielle » le 2 mars. La province Sud, tout de suite alertée, a publié un arrêté le 30 du même mois, après lecture des conclusions et autres analyses. Vale NC est mise en demeure de « régulariser la situation technique de son installation de stockage et de distribution de carburant du centre de maintenance de la mine, sis « Kwé Nord » ».
Dans le détail, la société doit entre autres « remettre en état la zone polluée dans les plus brefs de??lais ». Un diagnostic précis, un plan de suivi mais aussi un programme d’actions sont ordonnés. Outre des mises en conformité, il est demandé à l’exploitant de prendre des dispositions pour que ce genre de déversement accidentel ne se reproduise plus. En attendant, les engins vont faire leur plein dans d’autres points de ravitaillement du site.
Les résultats du premier trimestre 2018 sont tombés. La production de nickel fini de Vale NC s’est élevée à 7 300 tonnes, en recul de 33 % par rapport au trimestre précédent. La raison principale est semble-t-il à trouver du côté de l’usine de raffinage à Dalian en Chine. « La production de VNC devrait se redresser au cours des prochains trimestres, étant donné que la cadence de production sur le site va bon train » signale la maison-mère.
Une tendance identique est observée pour le cobalt : la production a atteint 589 tonnes au premier trimestre 2018, soit 17, 7 % de moins qu’en fin d’année passée. Et ce, en raison de la baisse des teneurs d’alimentation ainsi que de pannes d’électricité.
Mais - et la conjonction est importante -, la valeur des métaux - exceptionnelle même pour le cobalt - a honorablement compensé. L’usine du Sud a enregistré « le meilleur résultat de son histoire pour le deuxième trimestre consécutif », avec un EBITDA, notion proche de l’excédent brut d’exploitation, de 28 millions de dollars US au premier trimestre, « reflétant la hausse des prix du nickel et du cobalt ».
L’EBITDA grimpe même de 16 millions de dollars, par rapport au trimestre précédent. Le coût unitaire de la filiale en baie de Prony a augmenté, passant de 8 420 à 8 874 dollars US la tonne.