Seconde après seconde, l’eau est inexorablement montée jusqu’à s’engouffrer dans le carré central, la pièce à vivre, du catamaran. Hier, à 10 h 30, onze personnes ont vécu une scène qui n’était pas au programme des festivités de leur sortie en mer. L’incident s’est déroulé dans le lagon du Grand Sud, à hauteur de l’îlot Ua, à une quarantaine de kilomètres du phare Amédée. Le catamaran, qui appartiendrait à une société de charter, aurait « talonné », autrement dit percuté un récif. Un incident qui a eu pour principal effet, en plus de la frayeur des plaisanciers, de créer une voie d’eau. L’un des dangers les plus graves pour un bateau puisqu’en fonction de la taille du trou dépend la durée du naufrage. Dans ce cas précis, l’eau a enfoui le bateau de moitié. « Le catamaran était posé sur le récif. L’eau est montée jusqu’au carré central. C’est un accident comme celui du Kea Trader », indique un professionnel du secteur.
L’épave remorquée
Selon le MRCC (Centre de coordination de sauvetage maritime), le skipper du « cata » a mis en sécurité les onze personnes sur l’annexe et émis un message Mayday. Un autre catamaran, naviguant dans le secteur, est alors venu secourir les naufragés. Ils ont tous pu être récupérés sains et saufs un peu plus tard. Entre-temps, les sauveteurs en mer (SNSM) se sont pressés de rejoindre la zone à bord de leur vedette Croix du Sud. Dans un premier temps, ils ont remorqué l’épave du catamaran vers l’îlot Uatio, en lieu sûr. « Le moteur du bateau a pris l’eau, l’intérieur aussi… Cela va engendrer des frais énormes », ajoute ce professionnel qui n’avait « jamais entendu une histoire pareille auparavant ». En fin de journée, la Croix du Sud faisait route vers Nouméa. Le groupe a ensuite pu être déposé en début de soirée à Moselle. Les bénévoles de la SNSM, eux, ont encore accompli une mission lointaine et éprouvante.