Il n’est pas près de revenir séjourner en Calédonie. Samedi soir, un Australien a été victime d’une agression gratuite sur le parking situé en face de l’Aquarium, à Nouméa. Après une soirée en boîte de nuit, ce touriste rentre à pied à son hôtel quand il tombe sur Jean-Paul Pita, jugé hier matin devant le tribunal correctionnel. « On m’a fait tomber par-derrière par surprise », raconte la victime. La suite est un déchaînement de violence qui laisse pantois les magistrats. Des dizaines de coups de pied et de poing, « le vigile du Ramada a tellement entendu hurler qu’il est sorti. Vous étiez en train de lui écraser la tête et de le traiter de sale Blanc », raconte la présidente, Évelyne Camerlynck. « Je ne suis pas raciste, se défend le prévenu, 26 ans, de la tribu de Ouinané à Boulouparis. Mais je ne me souviens plus très bien de ma soirée, j’étais saoul et chaud, j’ai descendu une bouteille de whisky. » Tabassé mais aussi dépouillé de son téléphone et de son portefeuille. « J’étais en boule pour me protéger. J’essayais de me relever et de m’enfuir mais c’était impossible ».
Trois ans requis
Jean-Paul Pita était « hors de lui », plaide Me Alexe-Sandra Vu, « son problème, c’est l’alcool. Il ne faut pas l’envoyer en prison car il constitue un soutien nécessaire pour sa famille ». Le procureur de la République, Hervé Ansquer, rappelle que « cette délinquance crapuleuse est courante sur les baies, à la fermeture des boîtes de nuit, où des bandes sont à l’affût de personnes seules pour les dépouiller » et requiert trois ans de prison. Le tribunal suit l’avis du ministère public. Jean-Paul Pita est escorté au Camp-Est à la suite de son procès pour purger la 23e condamnation inscrite à son casier judiciaire.