Édouard Philippe, le groupe UNI sous la plume de Louis Mapou, ainsi que Philippe Gomès, au nom de Calédonie ensemble, sont intervenus à leur tour ces derniers jours pour dire leur attachement au groupe de dialogue sur le chemin de l’avenir. Pierre Frogier, Thierry Santa (Rassemblement-LR) et Sonia Backès (Républicains calédoniens) ont claqué la porte de ce groupe il y a une semaine.
Le sénateur explique son initiative en affirmant que cet espace était devenu un lieu « de manipulation destiné à démobiliser les Calédoniens le jour du référendum, ou pire, à en altérer le résultat. » L’homme qui a appelé pendant des années à la préparation d’un troisième accord estime « qu’il y a un temps pour tout et que le temps n’est plus au dialogue ou à la négociation, mais à la mobilisation massive pour dire non à l’indépendance. »
En réponse, le Premier ministre fait valoir que ce groupe dialogue, voulu par lui en décembre 2017, doit offrir « un temps d’échange marqué par le respect de l’autre et l’écoute des paroles différentes. » Et de répéter que « ce groupe n’a aucune vocation à préempter, de quelque façon que ce soit, le libre choix des citoyens de la Nouvelle-Calédonie. »
Crash test
Sans condamner explicitement la démarche des trois sortants, Édouard Philippe « appelle tous les responsables politiques à œuvrer à la réussite de la consultation du 4 novembre. »
Au nom de l’UNI, Louis Mapou est beaucoup plus tranchant puisqu’il qualifie de « mensonge éhonté » l’affirmation selon laquelle le groupe de dialogue serait « une instance de négociation dont se servirait insidieusement le Palika pour négocier avec Calédonie ensemble et l’État, l’accession à l’indépendance association. (...) l’UNI réaffirme qu’elle n’a jamais eu besoin de la droite pour lui dicter ses choix politiques. »
Louis Mapou affirme en outre qu’il n’y aura pas de discussion après le référendum du 4 novembre s’il est perdu par les indépendantistes. « C’est seulement après le troisième référendum que des discussions pourraient avoir lieu, comme le prévoit l’accord de Nouméa. »
Philippe Gomès parle quant à lui « d’un comportement qui n’est ni à la hauteur des enjeux, ni à la hauteur des responsabilités à l’approche d’un référendum qui va être un crash-test pour le vivre ensemble. »
Le Premier ministre avait voulu créer ce groupe pour « dessiner le chemin du vivre ensemble pendant et après la consultation. » Mais d’entrée de jeu, Pierre Frogier avait exprimé ses réticences et ses craintes de voir dériver le G 10 vers un espace de décision à huis clos et entre initiés.