L’anniversaire des 70 ans du Conseil œcuménique des Eglises (COE) né en 1948 -qui compte dans une centaine de pays 350 Eglises plutôt nationales - sera une occasion symbolique pour le pape argentin de renforcer le « dialogue œcuménique ».
Ce rapprochement entre chrétiens est inscrit dans les préoccupations de l’Eglise catholique depuis seulement une soixantaine d’années et son fameux concile Vatican II (1962-1965), qui avait appelé au respect mutuel entre religions et renoncé à proclamer l’Eglise détentrice de la seule façon de vivre. Soit une goutte d’eau dans une histoire bimillénaire marquée par des schismes, des guerres de religions sanglantes et des haines tenaces.
« Œcuménisme du sang »
En allant à Genève, terre du théologien et réformateur français Jean Calvin, le pape embrassera au sein du COE la galaxie mondiale chrétienne actuelle, notamment l’importante mouvance évangélique. Quelque 150 membres du COE, réunis cette semaine à Genève pour leur comité central, l’accueilleront, tout comme des délégations chrétiennes des deux Corée.
A l’heure d’une déchristianisation galopante en Europe, les rapports sont aujourd’hui apaisés entre catholiques, orthodoxes et protestants, malgré des divergences théologiques persistantes. Ce rapprochement se nourrit beaucoup des persécutions ou attaques terroristes à l’encontre des chrétiens dans certaines parties du monde où la liberté religieuse est absente.
Le pape François emploie régulièrement l’expression « œcuménisme du sang », en déplorant l’assassinat de catholiques, orthodoxes ou protestants. « Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie ? », dit-il. Selon le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, 80 % des personnes persécutées dans le monde sont des chrétiens.
Observateur
L’Eglise catholique romaine (1,3 milliard de baptisés) ne souhaite pas être adhérente du COE, qui représente à travers des petites églises et communautés plus de 500 millions de chrétiens ne reconnaissant pas la primauté du pape. Mais avec un statut d’observateur, elle participe depuis une cinquantaine d’années à des projets dans l’aide humanitaire ou l’éducation, ainsi qu’à des discussions théologiques.
<
Rabbins, mormons, pentecôtistes… Alors que l’Eglise orthodoxe russe a considérablement renforcé son influence, les expulsions de missionnaires étrangers se multiplient ces derniers temps en Russie, particulièrement après l’adoption d’une série de lois « antiterroristes ». Ces restrictions touchent non seulement des représentants des mouvements chrétiens « dissidents » considérés comme des sectes en Russie, mais aussi des rabbins, alors que le judaïsme jouit en Russie d’un statut officiel.