«Le Vanuatu est l’un des partenaires clés de Canberra » a indiqué, lundi, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, en recevant son homologue Charlot Salwai. « Nous avons convenu de commencer des négociations sur un traité de sécurité bilatéral portant sur des intérêts communs, comme l’aide humanitaire, les réponses aux catastrophes naturelles, la surveillance maritime et la sécurité aux frontières », a ajouté M. Turnbull.
L’Australie fournira ainsi au Vanuatu son aide technique afin que l’archipel puisse élaborer sa première stratégie de sécurité nationale pour assurer sa « stabilité, prospérité et durabilité ».
Cybercriminalité
« Nous avons convenu d’améliorer la coopération entre les forces de l’ordre. L’Australie proposera une assistance pour recruter et former 200 nouveaux policiers d’ici à 2020. Il est aussi prévu de rénover l’école de police. Nous renforçons aussi notre partenariat en matière de cybersécurité avec un soutien de 400 000 dollars. Cet argent sera employé pour donner au Vanuatu les moyens d’intervenir en cas d’attaque informatique et de développer un cadre législatif adapté. »
Les deux ministres ont également prévu d’approfondir la coopération en matière de mobilité de la main-d’œuvre. « Cela va augmenter les opportunités d’emploi pour les travailleurs de Vanuatu et répondre aux pénuries de main-d’œuvre dans les zones rurales australiennes », a déclaré Malcolm Turnbull.
« Enfin, nous continuerons à apporter notre soutien au secteur de l’éducation en allouant 19,5 millions de dollars. Le programme vise à améliorer les taux de scolarisation et d’alphabétisation, à renforcer la formation des enseignants, à offrir des bourses d’études et à élaborer un nouveau programme. »
Une aide record
Canberra et d’autres capitales régionales s’inquiètent des ambitions économiques et géopolitiques de la Chine dans le Pacifique, Pékin n’hésitant pas à donner ou à prêter aux pays de la zone d’importantes sommes d’argent pour leur développement. L’Australie et la Nouvelle-Zélande craignent que l’équilibre stratégique régional ne soit bouleversé.
En avril, le Sydney Morning Herald avait rapporté que Pékin était en contact avec Port-Vila pour l’implantation d’une base militaire. La Chine et le Vanuatu avaient démenti ces informations.
Ces derniers mois, l’Australie a multiplié les initiatives diplomatiques dans la région, accueillant les dirigeants de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des îles Salomon. La ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, s’est rendue dans les îles Palaos, en Micronésie et dans les îles Marshall.
En mai, Canberra avait annoncé une augmentation de son aide internationale à la région Pacifique, à plus de 1,3 milliard de dollars australiens, une enveloppe record. Et début juin, il a accepté de financer et de construire un câble sous-marin de communications pour les îles Salomon.