Comme on se retrouve… 20 ans après une demie d’anthologie entre les deux pays. En effet, en 1998, la génération Davor Suker, actuel président de la fédération croate, avait terminé à la troisième place après une défaite 2-1 en demie contre la France. La Croatie rencontrera cette fois les Bleus, lundi, en finale de la Coupe du monde. Cependant, Lilian Thuram ne sera plus là pour marquer un doublé sorti de nulle part mais les Français, qui disputeront alors leur troisième finale mondiale en 20 ans (une gagnée en 1998, une perdue en 2006), partiront quand même avec l’étiquette de favori… D’autant plus qu’ils ont eu un jour de récupération en plus et 30 minutes de jeu en moins lors de leur victoire 1-0 contre la Belgique mardi. Au total, les Croates ont disputé trois prolongations en huitième, quart et demi-finale, soit l’équivalent d’un match supplémentaire en dix jours. Mais, emmenés par leur formidable capitaine Luka Modric et qualifiés grâce à des buts d’Ivan Perisic (68e) et Mario Mandzukic (109e), ils promettent de vendre chèrement leur peau. L’Angleterre, qui avait ouvert le score par Kieran Trippier sur coup franc (5e), l’a appris à ses dépens.
Croates émoussés
Même émoussés physiquement par des prolongations en huitièmes contre le Danemark puis en quarts contre le pays hôte russe, avec supplément tirs au but dans les deux cas, les « Vatreni » n’ont jamais baissé les bras, géré au mieux temps forts et temps faibles. Et surpris les Anglais qui se voyaient peut-être un peu tôt déjà qualifiés pour la deuxième finale de leur histoire, après celle gagnée à domicile en 1966. Il faut dire que ces derniers avaient parfaitement commencé la rencontre : dès la cinquième minute de jeu, coup franc direct de Kieran Trippier, but. Mais pendant que Jesse Lingard manquait le cadre sur un caviar d’Harry Kane (35e) et que ce dernier perdait son face-à-face avec Danijel Subasic avant d’être signalé hors-jeu (30e), l’expérience de la Croatie, deux ans plus âgée en moyenne que son adversaire jeudi, a fini par faire son œuvre.
But libérateur
Menaçants en fin de première période, les Croates ont confié leur sort à quelques individualités : c’est ainsi qu’Ivan Perisic a jailli devant Walker pour expédier acrobatiquement un centre de Sime Vrsaljko dans le but anglais (68e).
Mario Mandzukic, qui venait de perdre deux duels devant Pickford (83e, 105e), a libéré les spectateurs croates sur une déviation de la tête de Perisic, encore, élu homme du match (109e). « C’est incroyable, a réagi Mandzukic après la rencontre, sur BeIn Sports. Ce n’est pas vraiment un miracle, on a accompli quelque chose que seuls les grands joueurs peuvent accomplir. On a joué avec le cœur. » Si la défaite des Anglais est aussi cruelle que porteuse d’espoirs, les Croates ont amplement mérité cette première finale de leur histoire.