Des démangeaisons intenables, des douleurs au ventre et à la tête, des vomissements voire des étourdissements… À l’école primaire François-Griscelli, à la Vallée-du-Tir, quatorze enfants de trois classes différentes ont vécu une après-midi éprouvante. Et pour cause, ces écoliers ont vraisemblablement été victimes d’une intoxication alimentaire. « À l’heure de la digestion, comme d’habitude… C’est la quatrième intoxication en 2018 », enrage Alexandra Giberne, l’institutrice. Dans la salle de cours, c’est l’effervescence : les pompiers sont aux petits soins des enfants qui se grattent l’avant-bras frénétiquement tandis qu’un agent du service hygiène de la mairie récupère un plateau-repas dans la cantine pour des analyses. « Ça gratte, ça chauffe dans la gorge », témoigne un écolier. « On n’a rien remarqué dans nos assiettes », confie son copain. Le menu du repas du midi ? Salade macédoine puis bami au poulet et une pomme en dessert.
Salade macédoine, bami au poulet et une pomme
« Il y avait des carottes aussi », assure un garçon, en référence à l’épisode d’intoxication d’élèves, fin juin, qui avaient consommé des carottes râpées qui contenaient « un taux de bactéries élevé ». « C’est grave là, peste une maman venue récupérer sa fille. Avant, il n’y avait jamais de problème. » Un autre parent s’indigne : « ça peut aller loin ces histoires. C’est la vie de nos enfants qui est quelque part en jeu. Qu’est-ce qu’ils font Newrest ? » Le groupe de restauration collective, chargé des repas dans les écoles primaires, est une nouvelle fois dans le collimateur des parents. « Nous subissons cette situation. Nous avons déjà eu des intoxications en juin. Il faut une réflexion urgente sur la distribution des repas », développe Carole Djekic, directrice de cette école de 148 élèves dont la grande majorité mange à la cantine. « Newrest a trop de repas à gérer. Il faut privilégier les petites structures, considère Alexandra Giberne. Avant ce n’était pas bon mais les enfants n’étaient pas malades. Aujourd’hui, ce n’est toujours pas bon et les enfants sont malades. »
Cette intoxication présage d’une nouvelle polémique entourant Newrest. La dernière fois, cela avait coûté au directeur de l’entreprise de restauration sa place. « Je n’ai aucun commentaire à faire, nous attendons les résultats des analyses », a sobrement commenté Bruno Heriche, patron de Newrest.