Chaque année, la Foire de Bourail réunit le plus grand rassemblement d’animaux représentatifs des races en exposition : vaches et taureaux, chevaux, poneys et ânes, chèvres, boucs, moutons, béliers et brebis, cochons, chiens, lapins mais aussi animaux de la basse-cour. Des concours ont lieu pour distinguer les plus beaux animaux de l’élevage calédonien. Des concours individuels et par lots se dérouleront pour les bovins ou encore des concours modèles et allures pour les chevaux. Diverses démonstrations canines (agility, obé, rythmée, ring ou mordant) rythmeront ces trois jours.
Différents jeux équestres rythment la Foire. Le but est de découvrir les compétences variées du stockman lorsqu’il travaille le bétail. Une course en terrain accidenté, sur 600 ou 800 mètres, et une course chronométrée de fûts, à une ou deux mains au choix, sont programmées. Les plus habiles pourront s’essayer au slalom chronométré à 16 heures samedi. Une épreuve chronométrée de maniabilité selon un circuit précis sera organisée dimanche à 9 heures. Pendant la Foire, il sera aussi possible d’admirer l’équitation western. Issue à l’origine du travail des cow-boys, lors des déplacements du bétail sur les immenses territoires de l’ouest américain, cette discipline exige une collaboration particulière entre le cavalier et son cheval.
Un espace commun convivial réunissant tous les acteurs de l’agriculture a été créé par la Chambre d’agriculture et ses partenaires. Des jeux permettent, notamment, de découvrir les différentes facettes de l’agriculture. Une tombola est également prévue. Pour faire saliver les gourmands, des dégustations de fruits et de miels seront proposées. Deux expositions sont dévoilées. Il sera également possible de déguster de la viande calédonienne lors de la remise des prix du concours. Des démonstrations de tonte de moutons sont au programme le samedi à 10 heures et 15 heures ainsi que le dimanche à 10 heures.
C’est l’animation incontournable de la Foire : l’OCEF claquette Cup. Le principe de cette compétition est de lancer des claquettes le plus loin possible. Chaque compétiteur se voit remettre une paire de claquettes de pointure 44 et a droit à deux lancers pour tenter de battre les précédents records. Chez les femmes, 34,70 m et chez les hommes 60,10 m sont à battre. D’ailleurs, de nombreux lots sont à gagner. Plusieurs animations festives sont à retrouver sur le stand de l’OCEF. Le concours de l’éplucheur le plus rapide de l’Ouest est également planifié.
Autre animation très attendue sur la Foire, le concours de bûcheronnage consiste à couper des troncs d’arbre le plus vite possible. Les compétiteurs peuvent concourir individuellement ou bien par équipe. La remise des prix aura lieu dimanche à midi.
La Foire de Bourail, c’est aussi une multitude de stands : vêtements, bijoux, instruments de musique, bazar, jouets, coutellerie mais aussi sculptures, peintures, création de bijoux et de linge, décorations en tissu local, objets en bois, produits de toilette, poteries, produits de bien-être etc. Un pôle automobile, un autre de machines agricoles mais aussi un pôle de machines diverses seront aussi aménagés. Plusieurs dizaines de producteurs horticoles seront également présents sur la Foire. Des ventes de fruits, de légumes et de produits locaux seront réalisées. Et les stands de restauration attendent les gourmands.
Quand il est parti de sa Nouvelle-Zélande natale, c’était « pour changer d’air ». C’était en 1995 et Andrew Bone avait 22 ans. Vingt ans plus tard, il raconte que sa mère a eu un « déclic » lorsqu’elle a revu son fils dans un restaurant français à Queenstown, devant une assiette de charcuterie. « Elle a subitement réalisé que j’étais devenu plus Français que Néo-Zélandais et que je ne reviendrai sans doute jamais au pays… »
Ce « changement d’air », c’est à Bourail qu’il s’est produit, là où Andrew devait rester un an, pour aider l’un de ses compatriotes à mettre en place un partenariat avec un producteur local de squashs. « Il m’a proposé d’y aller à sa place puis de revenir. »
Et voilà comment le quadragénaire s’est installé dans la plus agricole des communes de Brousse pour cultiver les fameuses cucurbitacées. « A l’époque, je ne connaissais personne. Je suis resté discret, j’ai essayé de ne pas trop ennuyer les gens, raconte-t-il. Quand je suis arrivé, on ne peut pas dire que je parlais un français correct. On m’appelait le Poken », même si l’expression convient mieux à un ressortissant de l’île continent voisine… Par autodérision, il a même fait de ce surnom la première partie de son adresse mail…
De cette époque, il explique avoir conservé de solides amitiés et s’est complètement fondu à la vie locale depuis, même si son accent à couper au couteau et une palme argentée collée à l’arrière de son pick-up marquent ses origines. C’est pourtant bien sa langue qui lui a permis de mettre un pied dans l’organisation de la foire. « Avec certains juges qui étaient australiens, le comité avait besoin d’un traducteur pour les concours. »
Quand on est accepté au sein d’une communauté (...) c’est normal de rendre ce qu’on a reçu.
Son implication le porte, dix ans durant, à seconder Brigitte Hardel comme vice-président. Il prend ensuite la relève de l’emblématique figure bouraillaise en début d’année, figure à laquelle il tient à tirer son chapeau pour son investissement « sans compter ». C’est justement sur ce chapitre-là qu’il aimerait marquer un tournant. « L’organisation de la foire demande un boulot monstre, en sachant que beaucoup le font bénévolement, en plus du travail sur les exploitations. »
Le grand défi qu’il s’est lancé, c’est donc de « simplifier et d’alléger au maximum les procédures et l’organisation » pour que d’autres aient, plus tard, envie de prendre sa relève. Même si, avec le recul, il estime son investissement naturel. « Quand on est accepté au sein d’une communauté, que cela contribue à la vie d’un territoire, c’est normal de rendre ce qu’on a reçu. » Avec une nuance, cependant, qu’il voudrait formuler de la manière la plus diplomatique possible : « c’est quand même pas très normal qu’un Néo-Zélandais soit à la tête du comité d’organisation, ça me gêne presque… »
Au bout de toutes ces années, il s’est pourtant bien posé la question de la naturalisation. « Je devrais le faire mais je n’ai jamais pris le temps… Et puis il faut remplir tout un tas de papiers… » Quand son téléphone ne l’en empêche pas, il préfère continuer à parler de ses squashs, de rendement et de l’utilisation raisonnée des intrants, lui qui ne se voyait pas « travailler dans un bureau » lorsqu’il était assis sur les bancs de l’université. P. Ch.