Depuis que cette affaire a franchi les portes des vestiaires de la base nautique de Gatope, il est « tombé en dépression », « c’est la première fois qu’une telle chose m’arrive, je ne comprends pas ». Un père de famille s’est longuement confié sur son désarroi devant le tribunal correctionnel, mardi, depuis qu’il est accusé d’agressions sexuelles sur six jeunes filles de 6 à 11 ans entre juillet et août dernier lors d’un stage de voile. Les mineures ont raconté à leurs parents et aux gendarmes que le moniteur de 47 ans entrait par surprise dans les vestiaires, qu’il leur caressait les genoux ou qu’il en embrassait certaines. « Une affaire grave, il ne faut plus jamais que ça se reproduise », estime le procureur de la République qui requiert un an avec sursis. Cette affaire qui avait provoqué des remous dans le milieu éducatif du pays avait touché la barre du tribunal en août. Mais, faute d’expertise psychiatrique, le procès avait été renvoyé. Fortement attendu, le rapport n’a relevé aucune dangerosité psychiatrique, ni schizophrénie.
« Gestes maladroits »
L’entraîneur plaide la bêtise et « regrette des gestes maladroits » tandis que son avocat considère que « les jeunes filles ont mal interprété les gestes de mon client ». « Parce qu’elles disent qu’il leur a touché les pieds, on en déduit qu’il a pris du plaisir en les caressant. Il n’y a aucune concupiscence », grogne Me Julien Marty qui conjure les juges de prononcer une relaxe. Il ne sera pas écouté. Le tribunal condamne le quadragénaire à trois mois de prison avec sursis et son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. Ce qui l'obligera à pointer régulièrement à la gendarmerie.