Une barre de recherche épurée. Un logo formé d’un assemblage de couleurs vives. Une partie « riche » à droite de la liste des résultats. Ça vous dit quelque chose ? Oui, le design de Qwarx ressemble furieusement à celui de Google. « C’est le même modèle mental. On a fait comme eux, on l’assume. » Guénolé Bouvet et Romain Lavoix, les deux hommes derrière le moteur de recherche « exclusivement dédié à la Nouvelle-Calédonie » ont choisi de ne pas bousculer les habitudes visuelles des internautes : il ne sera pas simple de déloger le géant américain de la page d’accueil des navigateurs, autant rendre la transition facile.
Pourquoi délaisser Google ? « Qwarx est plus précis, pour trouver des objets comme des réponses », affirme Guénolé Bouvet, responsable de la partie « produit ».
« Les bons outils »
« Le web calédonien est une goutte d’eau dans l’océan Google, beaucoup de pages sont invisibles. Il faut souvent compléter sa recherche par " Nouvelle-Calédonie" » ou " Nouméa " pour avoir une chance de trouver ce que l’on veut. ». Sur Qwarx, « impossible » de tomber sur un résultat venu d’ailleurs : le moteur de recherche ne fouille que les sites web d’ici. Romain Lavoix n’aurait jamais pu développer seul une telle application sans une limitation aussi stricte, ni sans « les bons outils ». « Je me suis déchargé des tâches les plus répétitives, elles sont déléguées à un système automatisé. »
La mécanique du moteur de recherche se compose d’un « assemblage de services web, dont certains ont été développés par Amazon ». L'analyse des sites est « beaucoup moins intelligente que celle de Google », elle oblige de travailler au cas par cas, « mais c'est aussi ce qui nous permet d'être précis », estime le développeur. L’autre argument massue, c’est le respect de la vie privée. « On ne conserve aucune information sur l’internaute, ni son nom, ni son adresse IP, jure Guénolé Bouvet. On propose de la publicité en fonction de la recherche, pas en fonction de celui qui recherche. »
Il faudra convaincre
Comme tous ses concurrents, Qwarx vend aux enchères les premières places de la liste des résultats de recherche. « Sur Google, on est en concurrence avec le monde entier, il faut parfois mettre 100 000 francs par mois pour arriver en tête. Ce sera beaucoup moins cher chez nous. »
Qwarx se veut un « centralisateur », un outil pour gagner du temps dans ses recherches. Pour Guénolé Bouvet, il n’est pas question de faire de l’ombre aux autres sites web. « Les numéros de téléphone, les adresses e-mail sont masqués dans le résultat des recherches. Il faut cliquer pour les voir, donc on apporte du trafic sur les autres sites web. »
Reste à convaincre les internautes de défaire le choix qui a été fait pour eux puisque Google est installé par défaut sur Chrome et sur Firefox.
Les auteurs de Qwarx n’avancent pas d’objectif chiffré, mais ils sont confiants. « Le potentiel est énorme. »
sites web locaux ont été répertoriés. La liste continuera de s’agrandir.
Vie privée
Parmi les moteurs de recherche qui affichent leur refus de commercialiser les données personnelles et le comportement des internautes, les plus connus sont l’européen Qwant et l’américain DuckDuckGo. Ce dernier pèse 1 % du trafic aux États-Unis ; son record, 30 millions de requêtes en un jour.
Pas en direct
Quand l’internaute saisit une recherche, Qwarx n’interroge pas en temps réel les sites web. Trop complexe. Le contenu des pages est analysé deux fois par jour au mieux, une fois par mois tout au plus, en fonction des réglages définis par ses maîtres. Les informations sont stockées dans une base de données, c’est là que Qwarx puise ses réponses en quelques dixièmes de seconde.