Dans un communiqué le procureur de la République, Alexis Bouroz, relate des faits extrêmement graves. « Mardi, vers 14 heures, cinq individus circulant à bord d’une voiture se stationnent à proximité du chantier de construction d’une habitation, sur la commune de Poya. Les intéressés, munis de sabres et d’un fusil, se dirigent vers les trois ouvriers présents ; notamment l'un d’entre eux, qui reconnaît l'un de ses cousins parmi les agresseurs. Ces derniers se dirigent vers lui et évoquent une vidéo publiée sur un réseau social, au cours de laquelle il tenait des propos critiques sur le mode de vie kanak. La victime reçoit alors plusieurs coups de sabre au niveau de la tête et du corps. Les deux autres ouvriers, qui tentent de s’interposer, ainsi que le propriétaire du terrain sur lequel a lieu le chantier, sont également frappés et menacés avec le fusil. Des menaces sont en outre adressées au propriétaire des lieux. Au cours de l’agression, des outils présents sur le chantier sont dérobés ; par ailleurs, un des malfaiteurs capte des images de la scène avec un téléphone et qui seront ultérieurement diffusées sur un réseau social.»
Les blessures reçues par les victimes nécessitent leur hospitalisation et sont à l'origine d'ITT de 2 à 10 jours
« Une enquête est immédiatement ouverte par les gendarmes de la brigade de Poya, épaulés par leurs collègues de la brigade et du PSIG de Koné, explique le patron du parquet. L'opération judiciaire réalisée le 7 novembre à Poya a permis l’interpellation de l’ensemble des mis en cause.» Placés en garde à vue, ceux-ci ont reconnu la totalité des faits évoqués. « Ils précisent qu’après avoir vu la vidéo diffusée sur un réseau social, ils ont décidé de mener une expédition punitive à l’encontre de celui qui était filmé, qui était personnellement connu par deux d’entre eux. Ils précisent avoir agi sous l'effet de l’alcool et du cannabis. »
Les cinq mis en cause ont été présentés en comparution immédiate ce matin. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Tous seront jugés le 15 janvier 2019 devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour violences aggravées par trois circonstances (préméditation, réunion et armes) suivies d'une incapacité de plus de 8 jours, vol en réunion, menaces de mort et enregistrement et diffusion d'images de violence.