[MàJ 10h55] La cour d'assises vient d’annoncer sa décision : elle rejette la demande de renvoi du dossier réclamée par la défense de l’accusé.
Les débats se poursuivent, avec notamment l’examen de personnalité d’Aymerick Vakié.
[9h35] Ce jeudi matin, à l’ouverture du deuxième jour du procès d’Aymerick Vakié [1], jugé devant la cour d’assises pour le meurtre en 2016 à Nouville de Jean-Pierre Deteix, les avocats de la défense ont demandé le renvoi du procès.
En effet, Mes Hubert Delarue et Denis Milliard ont déposé il y a plusieurs semaines une plainte visant deux policiers qui ont mené la garde à vue de l’accusé, estimant que les enquêteurs ont travesti ses propos.
La plainte est actuellement à l’instruction et « le policier est virtuellement mis en examen » a admis, hier, l’avocat général. Conséquence : la défense estime qu’ « on ne peut pas juger Aymerick Vakié avant que la justice nous dise si la plainte est recevable ou pas, que la justice nous dise si les policiers ont fait un travail honnête ou s’ils ont trafiqué un PV d’audition ».
Cette demande a été l’occasion de joutes verbales entre le ministère public et la défense, frôlant à certains moments l’incident.
Me Delarue, du barreau d’Amiens, a regretté « la vulgarité de certains propos » de l’avocat général Christian Pasta. Le conseil a accusé le représentant du ministère public d’avoir « violé la loi du palais ». « Je n’ai pas de leçon à recevoir de votre part. La question n’est pas de savoir s’il est innocent, il ne l’est pas, mais de savoir de quoi il est coupable ».
Comme attendu, Christian Pasta a demandé à la cour de rejeter cette demande de renvoi. « La défense joue la montre et veut me donner une leçon de droit. On essaye d’endormir là les jurés, tout ça n’est qu’un écran de fumée ».
La cour est partie délibérer. Réponse d’ici une trentaine de minutes.