
Le ministère de l’Intérieur a dénombré 41 500 manifestants en France dont 5 000 à Paris, des chiffres en recul par rapport à la semaine précédente mais régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».
Dans la capitale, une foule compacte de plusieurs milliers de personnes est partie de la place de l’Etoile vers 12 h 00 pour rallier plusieurs heures plus tard l’esplanade des Invalides, qui a été évacuée en fin d’après-midi, a constaté une journaliste de l’AFP. Après de brefs face-à-face avec les forces de l’ordre, les « gilets jaunes » se sont dispersés, certains d’entre eux rejoignant les Champs-Elysées en début de soirée aux cris, devenus traditionnels, de « Macron démission ». La plupart d’entre eux avaient quitté la célèbre artère vers 20 h 30.
« C’est pas la fin, ce sera la fin quand Macron nous aura entendus. Qu’il nous aura rendu la démocratie », a déclaré à l’AFP Jérôme Rodrigues, devenu un symbole des violences policières depuis qu’il a perdu un œil fin janvier place de la Bastille.
Selon la préfecture de police, 26 personnes ont été interpellées à Paris et, parmi elles, 15 ont été placées en garde en vue selon le parquet de Paris.
D’autres villes ont connu des incidents plus marqués en fin de manifestation, notamment Bordeaux, autre bastion de ce mouvement qui fragilise le gouvernement et l’a contraint à lancer un grand débat.
Le cortège de 4 500 personnes (selon la police) a emprunté les rues des quartiers cossus où des tags proclamaient notamment « mort aux riches ». Au bout de l’itinéraire, la police a répondu à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène à des jets de projectiles, selon des journalistes de l’AFP. 19 personnes ont été arrêtées.
« Beaucoup de gens ne viennent pas ou plus parce qu’ils voient les images, ils ont peur », dit Virginie, 42 ans, conseillère dans la grande distribution.
A Toulouse, 4 000 personnes - selon une source policière - clamaient leur détermination derrière une banderole « Seule la mort nous arrêtera ». Dix personnes ont été interpellées à la suite d’échauffourées.
Trois « gilets jaunes » ont par ailleurs été légèrement blessés à Rouen par une voiture qui a tenté de fendre le cortège. Le conducteur, qui était avec sa femme et leur bébé, était bloqué par des manifestants.
La manifestation nantaise, à laquelle ont pris part 1 600 manifestants selon une source policière, a été émaillée d’incidents avec des jets de pavés, de bouteilles et de fusées. Quatorze personnes ont été arrêtées.
Tandis qu’à Lyon, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre, des « gilets jaunes » tentaient de bloquer le trafic sur l’autoroute A7, provoquant des difficultés de circulation en ce week-end de chassé-croisé.
Mathieu à Lille, travailleur social de 31 ans, assure qu’il continuera « à manifester tant que ce gouvernement sera encore en place ». Plus d’un millier de personnes ont battu le pavé dans la capitale des Flandres.
D’autres manifestations se sont tenues à Pontivy, Caen, Strasbourg, Rennes ou au Mans.
Une dizaine de « gilets jaunes » ont entamé une marche pour le RIC (Référendum d’initiative citoyenne) à Marseille, qui doit les amener à Paris le 17 mars.

Cet incident a déclenché une vague de condamnations et de messages de soutien au philosophe, beaucoup dénonçant le caractère antisémite de ces injures, jusqu'au chef de l'État. Photo AFP
Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut a été injurié et sifflé ce samedi en marge de la manifestation des « gilets jaunes » dans le quartier de Montparnasse à Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et qui ont déclenché une vague d’indignation au sein de la classe politique, beaucoup dénonçant des propos à caractère antisémite.
« Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous », ont crié plusieurs manifestants qui défilaient boulevard du Montparnasse, et qui venaient d’apercevoir l’académicien, d’après une vidéo diffusée par Yahoo ! Actualités. Sur une seconde vidéo tournée par un journaliste freelance, on peut voir les forces de l’ordre s’interposer pour protéger le philosophe.
« J’ai ressenti une haine absolue, et malheureusement, ce n’est pas la première fois », a réagi Alain Finkielkraut auprès du Journal du dimanche. « J’aurais eu peur s’il n’y avait pas eu les forces de l’ordre, heureusement qu’ils étaient là », a-t-il raconté au journal, soulignant que tous les « gilets jaunes » ne s’étaient pas montrés agressifs envers lui, l’un d’eux lui ayant même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, tandis qu’un autre saluait son travail. Ces propos « sont la négation absolue de ce que nous sommes », a réagi Emmanuel Macron, « un déferlement de haine à l’état pur », a dénoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
estiment que les "gilets jaunes" doivent cesser leur mouvement. Ils étaient 37 % à penser la même chose un mois plus tôt. A l'inverse, 38 % estiment que Les "gilets jaunes" doivent continuer leur mouvement et leurs actions (-14). 10 % ne se prononcent pas(-1).
Le samedi 17 novembre, la première journée de blocage de routes rassemble 282 000 manifestants arborant un gilet jaune fluorescent et occupant des ronds-points. Au-delà des hausses des taxes sur les carburants, la politique sociale et fiscale d’Emmanuel Macron, ainsi que sa personne même, sont ciblées.
Samedi 24 novembre, pour l’acte 2 de leur mobilisation, des manifestants s’opposent durement aux forces de l’ordre sur les Champs-Élysées. 166 000 manifestants en France (dont 8 000 à Paris) sont recensés par les autorités. Le 1er décembre, le troisième samedi de mobilisation rassemble 136 00 manifestants. La capitale connaît des scènes de guérilla urbaine
Plus calme et en baisse les samedis 15 (66 500 manifestants), 22 (38 600) et 29 décembre (32 000), elle remonte pour l’acte 8, samedi 5 janvier (50 000 personnes).
Samedi 26, l’acte 11 est émaillé de heurts. Une figure des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues, est gravement blessé à l’œil.
L’acte 13 du samedi 9 février rassemble 51 400 personnes en France et est marqué par de nouvelles violences.